Depuis la disparition de Christiane Commeau à l’automne 2014 et la découverte de son corps à Niévroz en février 2015, sa famille n’a jamais cessé de se battre pour que l’enquête soit rouverte. Sa mobilisation a payé, mais elle se poursuit toujours.
Samedi 22 octobre, une trentaine de personnes se réunissaient à Chassieu dans le Rhône pour une marche blanche en mémoire de Christiane Commeau. Dix-huit ans jour pour jour après la disparition de la quinquagénaire. Celle qui travaillait alors au club bouliste de la commune rhodanienne était absente cet après midi-là. À son domicile, personne n’était là non plus. Immédiatement, les membres de l’association s’étaient inquiétés de cette défection inhabituelle et avait alerté la police municipale. D’autant que d’autres éléments laissaient à penser que quelque chose de grave s’était déroulé : les surgelés achetés le matin même retrouvés fondus, le sac à main et le téléphone laissés dans l’appartement, la porte de garage inhabituellement ouverte pour une femme très vigilante sur sa sécurité, allant jusqu’à faire ajouter un verrou.
Très vite, des recherches avaient été entamées pour la retrouver, des affiches distribuées, des battues… Mais tout cela n’a rien donné. Jusqu’au 18 février 2005 où son corps est retrouvé, en état de décomposition avancée dans un bois de Niévroz. Une certitude est alors acquise : la femme décédée a été victime d’un meurtre, deux balles de 22 long rifle sont présentes au niveau de la tête et du cou. Des traces de lutte ou de torture sont également présentes. Malgré l’ouverture d’une enquête pour séquestration et meurtre, des auditions multiples, la saisie de dizaines d’armes pouvant correspondre à celle utilisée, un non-lieu est prononcé en 2015.
Le dossier transféré au pôle cold-case de Nanterre
Depuis, sa famille n’a jamais cessé de se battre pour connaître la vérité. Notamment sa petite-fille, Kathleen, âgée de six ans au moment des faits. Elle crée une page Facebook en 2017, saisit les médias et en décembre 2020 et en janvier 2021, deux émissions télévisées sont consacrées à cette affaire non résolue. Elle organise de nouveaux appels à témoins, une association – Justice pour Christiane – est créée mi-2021 pour organiser des manifestations, telles qu’une brocante, la marche blanche désormais annuelle, des ventes diverses, et permettre de financer les frais liés aux recherches et avocat. En octobre 2021, à l’occasion du dix-septième anniversaire de la disparition, une nouvelle lettre était envoyée au procureur de Bourg-en-Bresse pour demander la réouverture du dossier. C’est chose faite depuis cet été : le 29 juillet, la famille recevait un courrier annonçant que l’affaire était transférée au pôle cold cases de Nanterre. De nouvelles hypothèses vont pouvoir être étudiées et vérifiées. Les avancées scientifiques pourraient également apporter des éléments complémentaires. “Notre très long combat continue” confiait alors Kathleen, qui a pu compter sur le soutien de son avocat Maitre Cormier. Son père, Samuel, le fils de Christiane Commeau, confirme la mobilisation de la famille, même s’il indique être “encore dans l’attente de nouvelles des enquêteurs.”
Enfin, d’éventuels témoins pourraient ressurgir du passé. Toutes les personnes détenant des éléments sont invitées à prendre contact par mail : contact.justicepourchristiane@gmail.com
C.B.
