À Montluel, on tient à son marché du vendredi, alors pas question de le laisser réduire comme peau de chagrin, une restructuration s’imposait, réfléchie entre la mairie et les forains.
Les habitudes de consommation des Français ont beaucoup changé ces dernières années, partant dans des directions qui les éloignent parfois des marchés forains hebdomadaires de nos villes et villages. La concurrence des grandes surfaces ou d’internet a souvent été pointée du doigt ; d’un autre côté, les consommateurs sont aussi à la recherche de sources d’approvisionnement alternatives, plus directes ou à des heures qui correspondent davantage à leur rythme de vie.
Sur les marchés, les premiers touchés par ces tendances ont été les marchands de textile ou de bazar. La pandémie a aussi été un fort coup porté aux forains, c’est ce que souligne le fromager-volailler-traiteur Jérémy Blandon, un des permanents du marché de Montluel depuis des années : “Depuis le covid, beaucoup de non-abonnés ont arrêté leur activité, surtout dans le textile.” A force, cela se voyait, en particulier à Montluel où les plus anciens déplorent l’époque où le marché allait jusqu’au cours Condé. “Des grands trous s’étaient formés dans le parcours autour du marché”, poursuit Jérémy Blandon. “C’est comme le centre-ville, s’il n’y a qu’un commerce sur deux ouvert, ça fait triste. […] Déjà avant le covid, il fallait restructurer.” Celui-ci, mais aussi MM. Landry, boucher, ou Gibelin, primeur, ont été consultés par la mairie pour y remédier.
Anne Pirat, conseillère déléguée aux commerçants, artisans et au marché hebdomadaire, explique : “C’était important d’avoir leur ressenti à eux, ils sont sur le terrain tout le temps. L’idée, c’était de retrouver le marché comme on l’a connu, pas aussi grand mais avec une belle allée bien pleine.”
Depuis le 21 avril, la restructuration est faite : “Les clients nous disent que c’est bien mieux comme ça”, affirme encore Jérémy Blandon. “Il y a beaucoup d’endroits où c’est comme ça, avec les mêmes discussions avec les mairies. À Montluel, ils tiennent au marché.” Avec toujours vingt-trois forains abonnés permanents et un nombre de passagers oscillant autour d’une petite dizaine, toujours plus nombreux quand il fait beau, le marché de Montluel conserve un grand choix d’alimentation et ses habitués, côté marchands et côté clients.
F.D.