
Le groupe industriel Verallia met en œuvre des solutions innovantes afin de “décarboner” sa production de verre. L’unité de Lagnieu est à ce titre un véritable laboratoire d’expérimentations qui vont permettre de limiter l’impact de l’activité sur les gaz à effets de serre. Des initiatives qui nécessitent des investissements importants soutenus dans le cadre de l’appel à projet “Decarb Ind”.
La décarbonation de l’économie française, qui vise à limiter la consommation des énergies primaires émettrices de gaz à effet de serre (GES) est un impératif écologique à la fois pour l’État et les entreprises. La France a annoncé vouloir réduire de 35% les GES de l’industrie sur une période de quinze ans (horizon 2030). L’échéance approche et l’État a donc fait de la décarbonation de l’industrie un chantier prioritaire de la planification écologique. Afin de décliner cette démarche en Auvergne-Rhône-Alpes, les services de l’État déploient un accompagnement individualisé des principaux sites émetteurs de GES de la région. À Lagnieu, l’usine de verre est évidemment un dossier sensible dans ce domaine, car sa production passe par un processus qui implique un usage important d’énergies primaires. Dans ce cadre, la Préfète de région Fabienne Buccio a présidé, jeudi dernier, une réunion avec plusieurs dirigeants de sites industriels identifiés comme des “gros” émetteurs de GES au sein de la région. Parmi eux, l’usine Verallia. Pas question évidemment de se passer de la présence de ce groupe français qui est le leader européen et le troisième producteur mondial d’emballages en verre pour les boissons et les produits alimentaires. En revanche, il convient dès maintenant d’anticiper l’avenir et les conséquences de ce mode de production. Verallia n’a pas attendu et s’est engagé dans un projet de décarbonation porté par la société Énergie Circulaire, filiale d’Enertime. Le groupe français ambitionne de réduire de 46% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Pour cela, il souhaite renforcer la “circularité des emballages en verre, c’est-à-dire leur recyclage, avec un objectif d’intégration moyen du calcin (débris de verre) de 66% dans ses productions. Sur le site de Lagnieu, Verallia met également en œuvre un programme afin de transformer la chaleur perdue, issue des fumées des fours, en électricité via l’implantation d’un ORC (Organic Rankine Cycle). Cette électricité sera auto-consommée sur le site, réduisant la consommation d’électricité externe de 10 %. Par ailleurs, afin de faire un meilleur usage du calcin disponible et pour pallier au manque de calcin blanc (déchets de verre blanc) en France, Verallia France, via sa filiale Everglass, a d’ores et déjà investi 10 millions d’euros entre 2021 et 2023. Cet investissement se matérialise par l’usage de machines de tri optique, qui sont maintenant capables de séparer le calcin par couleur, ce qui permet, in fine, de réduire les émissions de CO2 du site de Lagnieu d’environ 5 % par an. Ces deux projets particulièrement « avant-gardistes » dans leur domaine ont été lauréats de l’appel à projets “Décarb Ind” lancé par l’ADEME afin de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Dans le cadre du plan d’investissement France Relance puis France 2030, ils seront donc respectivement soutenus à hauteur de 1,6 million d’euros et de 2,3 millions d’euros.