Les collectivités locales avaient jusqu’au 30 avril pour voter les budgets et les taux d’imposition. Beaucoup ont choisi d’augmenter les taux et, même si elles ne l’ont pas fait, la facture s’apprête à grimper sérieusement pour le contribuable. Miribel décrochant le pompon…
Cet automne, le choc risque d’être particulièrement rude lors de la réception de la taxe foncière pour les propriétaires. En moyenne, celle-ci s’élevait à 707 euros pour les Aindinois en 2021. En deux ans, elle a pris un sérieux coup de chauffe, d’abord grâce à l’État et principalement en raison de l’inflation. Cette taxe représentant l’une des principales sources de financement des communes, il s’agissait de leur permettre d’obtenir un bol d’air financier. Ainsi, l’État a déjà décidé d’augmenter les bases d’imposition de 3,4 % en 2022, et, en 2023, celles-ci évoluent encore de 7,1 %, un record depuis trois décennies. Les bases d’imposition constituent la valeur locative du bien immobilier, et c’est sur cette base que s’appliquent les taux d’imposition. Mécaniquement donc, les propriétaires redevables se trouvent donc déjà avec une augmentation de leur charge de 10 % en deux ans… et les collectivités locales avec autant de recettes supplémentaires issues de cet impôt à nombre de contribuables égal.
Un Miribelan qui payait 100 euros en 2021,
a payé 118 euros en 2022 et paiera 175 euros en 2023
Pour autant, cela ne suffit pas pour tous. Déjà, en 2022, les habitants de Meximieux ou Miribel avaient reçu une douche froide avec leur avis d’imposition. Cela s’est arrêté là pour Meximieux. À Miribel, il faut s’attendre à un coup de bambou encore plus important en 2023. À l’augmentation des bases fiscales, s’ajoute en 2022 une progression des taux d’imposition de plus de 30% votée par la commune, pour atteindre un taux de 39,5%, soit le plus élevé de notre zone de couverture. La population est venue nombreuse au conseil municipal où la décision a été prise, les oppositions ont joué leur rôle, mais la majorité a confirmé son choix. En outre, la communauté de communes de Miribel et du Plateau a décidé de prélever pour la première fois la taxe sur le foncier bâti en mettant en place un taux de 2 %. Résultat : l’addition est extrêmement salée, voire indigeste. Un Miribelan qui payait 100 euros de taxe foncière en 2022 se retrouvera avec 148,28 euros en 2023, soit près de 50 % d’évolution. Si l’on se compare à 2021, c’est même 75 % de hausse en deux ans !
Si les proportions sont colossales, d’autres communes ont décidé de modifier leur taux d’imposition dans une moindre mesure. À Beynost par exemple, après une quasi-stabilité depuis dix ans, le taux a augmenté de près d’un quart en 2023. À Montluel également, la stabilité communale était de mise depuis cette même période, le taux progressera cette année de 7,5 % pour la part communale. À Béligneux, Saint-Rambert-en-Bugey ou Dagneux, l’évolution de quelques dixièmes de points est beaucoup moins importante.
À l’inverse, bon nombre de conseils municipaux ont estimé que l’augmentation des bases décidée par l’État était suffisante pour leur permettre de faire face, sans augmenter la pression fiscale sur les habitants. C’est le cas à Ambérieu notamment, ou encore à Pont-d’Ain et sur le Plateau d’Hauteville.
C.B.