Depuis quelques semaines, un arrêté du ministère de la Transition écologique interdit désormais tous les tirs de régulation du grand cormoran. L'Ain, terre d'eau et d'une très grande diversité piscicole, pourrait bien payer très cher ces nouvelles dispositions. Une aberration pour la fédération et les associations de pêche qui estiment que sur fond d'une volonté affichée de protection animale, c'est en réalité la biodiversité locale qui sera directement menacée.
Il y a environ un demi-siècle, les grands cormorans ont bien failli disparaître. Chassées sans discernement, les populations de cet oiseau aquatique noir, assez facilement reconnaissable, avaient commencé à décliner de façon vertigineuse après la seconde guerre mondiale, à tel point qu’il a fallu prendre des mesures de préservation au milieu des années soixante-dix. L'effet fut quasi immédiat, ses effectifs, retrouvant un nouveau souffle en zone côtière, mais également dans l’intérieur du pays, ces palmipèdes s'acclimatant remarquablement bien, à partir du moment où ils trouvaient des sources d'alimentation suffisamment abondantes. Car l'oiseau a une particularité, c'est un vorace. Il ingurgite d'impressionnantes quantités de poissons pour se sustenter, en moyenne 500 grammes par jour pour un adulte. Au fil des années, l'Ain est...
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