Des parapongistes du club de la Plaine de l’Ain parmi les meilleurs du monde !

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Le club local est une véritable pépinière champions et championnes (© Bugey Côtière)

Présidé par le Blyard Stéphane Gil-Martins, le club de tennis de table Handiping01 compte parmi ses 49 membres, dont 35 joueurs, des sportifs au palmarès impressionnant. Plusieurs d’entre eux étaient présents aux derniers championnats du monde du 6 au 12 novembre 2022, en ramenant dans leurs valises, deux médailles d’or et une médaille de bronze.

Les parapongistes tricolores rivalisent avec les meilleurs joueurs mondiaux. Ils se sont illustrés lors des championnats du monde qui se sont tenus en terre espagnole du 6 au 12 novembre dernier. L’équipe de France handisport a raflé pas moins de onze médailles dont quatre de bronze en double, trois en or, deux en argent et deux en bronze en individuel, hissant la France à la troisième place du classement des nations. Parmi eux, sept joueurs d’Handiping01, association ayant historiquement son siège à Blyes. Ainsi, Fabien Lamirault a rapporté d’Espagne deux nouvelles médailles d’or mondiales. De son côté, Flora Vautier, qui prenait part à cette compétition pour la première fois, a empoché la médaille de bronze en double.
C’est évidemment une énorme satisfaction pour leur président Stéphane Gil-Martins, qui explique que pour le club, la saison a été très riche et bien remplie. En effet, trois de ses sportifs ont également été sacrés Champions de France, dans des classes différentes. On y trouve, une nouvelle fois, Fabien Lamirault, évoluant en classe 2*, champion d’Europe, double champion paralympique, champion du Monde et aujourd’hui n°1 mondial. Nicolas Savant-Aira, évoluant en classe 5, champion d’Europe, médaillé de bronze lors des jeux paralympiques de Rio en équipe. Florian Merrien, joueur en classe 3, champion d’Europe, champion du Monde, champion olympique et n°2 mondial. Quant à Flora Vautier, 17 ans, elle est déjà vice-championne de France.
L’association, qui gère aussi des stages d’entraînement de groupe, en a organisé quatre au gymnase de Saint-Vulbas. “Au sein de notre groupe, les joueurs de l’équipe de France apportent évidemment leur expertise et leur expérience du jeu. Et les anciens membres, qui ne font plus de compétition, rejoignent généralement le staff du club” précise le président. D’autre part, l’association propose à ses adhérents des activités autres de temps en temps, parfois avec les familles : handibranche, Quadrix VTT (hybride entre un VTT électrique et un quad), ski…
Cette réussite repose en partie sur le soutien inconditionnel de sponsors, car être para-pongiste, même au plus haut niveau mondial, n’est pas rémunérateur. Seule exception, les Jeux Olympiques : depuis Rio, les athlètes handisports touchent enfin la même gratification que les athlètes valides. “Les tournois ne font pas gagner d’argent. Nous ne pouvons pas fonctionner sans l’aide de nos partenaires privés et associatifs, et nous les en remercions chaleureusement car nous devons jouer un nombre minimum de tournois par an pour nous qualifier et faire partie du classement. Ces compétitions entraînent beaucoup de déplacements et de frais : carburant, hôtel, inscription… Chaque tournoi à l’étranger engage au moins 1.000 à 2.000 euros (Costa Rica, Las Vegas, la Chine…). 10.000 à 20.000 euros engagés chaque saison pour disputer 6 à 7 compétitions en France (Brest, Tour, Rouen, Metz…)” détaille Stéphane Gil Martins. Outre les dépenses d’équipement, les pongistes doivent aussi rémunérer leur entraîneur individuel, préparateur sportif, coach personnel, préparateur mental, kiné… Le président indique que c’est donc grâce au soutien de ses partenaires, que le club parvient à rester compétitif : “Nous avons aussi pu faire cette saison l’acquisition de matériel, dont deux fauteuils pour la pratique. Le dernier en date est un fauteuil multisports et un équipement spécifique d’assistance électrique, offert par la Fondation Konica Minolta”.
Handiping01 met à disposition de ses joueurs son matériel, et éventuellement le prête à un autre club qui en aurait un besoin ponctuel. En partenariat avec le Région, le club a maintenant pour projet de s’équiper d’un véhicule adapté, la Région finançant des minibus aux associations sportives. Reste cependant à trouver les 20.000 euros nécessaires à son adaptation (rampe d’accès, poste de conduite adapté…).

Un président engagé

“Après mon accident” explique Stéphane Gil-Martins, “je pensais que le sport, c’était fini pour moi. C’est grâce à des rencontres que j’ai pu repratiquer. Les pays nordiques, référents des sports handi, n’hésitent plus à aiguiller les patients en centre de rééducation vers le tennis de table ou autre. Ce serait bien que ce système se démocratise en France. Aujourd’hui, je vais dans les écoles, et dans les entreprises pour parler de mon parcours et sensibiliser le public aux risques en entreprise”. L’équipe d’Handiping01 peut s’appuyer aussi sur la commune de Saint-Vulbas qui met à disposition le matériel et les infrastructures afin de préparer au mieux les athlètes locaux dont le prochain objectif n’est autre que les Jeux Paralympiques de Paris 2024. “Le public qui le souhaite peut venir nous encourager au gymnase villibadois lors des sessions d’entraînement” précise bien Stéphane Gil-Martins, qui nourrit évidemment de grandes ambitions pour son club à l’approche de cette échéance planétaire.
À noter que la Fédération Française de Tennis de Table Handisport recense environ 1.200 licenciés dans l’Hexagone, dont un tiers prend part à des compétitions. Facilement accessible aux personnes en situation de handicap moteur, cérébral ou auditif, ce sport d’opposition se joue en simple ou en double. Il est le handisport le plus pratiqué et il permet de rivaliser avec des personnes valides. La pratique se fait grâce à du matériel adapté à chaque joueur : table au pied spécifique, fauteuil roulant, orthèse de main pour aider à la préhension de la raquette si besoin… M.B.

Pour participer aux compétitions handisport, une classification du handicap est nécessaire. Chaque pratiquant se voit ainsi attribuer une classe et un numéro, allant de 1 à 5 pour les joueurs pour les joueurs en fauteuil et de 6 à 10 pour les joueurs debout. Plus le chiffre est bas, plus le handicap est important.

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