Pressentie pour être candidate aux législatives au printemps dernier, Caroline Terrier, maire de Beynost, présidente de la CCMP et conseillère départementale, n’a finalement pas été investie par la majorité présidentielle. Elle revient sur cet épisode, l’élection de Romain Daubié, sa position au sein de la majorité départementale et son action politique.
En préambule à l’échange, l’élue de la Côtière précise que ses prises de position nationales n’engagent en rien la commune dont elle est maire. “Il est important pour moi de rappeler que mes engagements politiques nationaux ne sont pas en lien avec la commune. J’ai la conviction que mon engagement politique national ne doit pas interférer dans la commune, où l’on ne fait pas de politique.”
Vous avez été longtemps pressentie pour être candidate aux dernières élections législatives, d’abord avec les LR, ensuite pour la Majorité Présidentielle avec Horizons. Finalement, Romain Daubié a été investi pour la majorité présidentielle. Comment avez-vous vécu cette période ?
Je suis une femme de conviction et d’engagement, qui était encartée aux LR depuis un certain temps. Depuis plus de deux ans, j’étais très perturbée, les méthodes ne me convenaient plus. J’ai pris la décision de les quitter après l’été 2021, bien avant que les investitures ne soient données. À ce moment, Édouard Philippe lançait Horizons, un parti de droite qui donnait la possibilité de faire de la politique autrement. J’ai adhéré. Horizons avait envie d’avoir un groupe à l’assemblée nationale et d’obtenir des investitures en accord avec la majorité présidentielle. On m’a invitée à tenter les législatives pour la deuxième circonscription, à la demande du représentant de LaRem local. C’était une marque de confiance et un honneur que l’on pense à moi. La circonscription est finalement revenue au Modem suite à des accords nationaux.
“Je ne peux souhaiter que du bon pour notre circonscription,
que M. Romain Daubié fasse très bien son travail”
Quelle a été votre réaction à l’annonce de la candidature de Romain Daubié ?
Une certaine forme de déception, car je m’étais préparée à éventuellement me présenter. Mais aussi une forme de soulagement, car j’étais intérieurement tiraillée par la loi sur le non-cumul des mandats. Cela a fait un poids en moins sur mes épaules. Si je reste maire, cela me va très bien.
Je précise que je n’ai jamais fait de déclaration quant à une éventuelle candidature. Toutes les annonces venaient de LaRem ou d’Agir. Par contre, j’ai été très surprise que la deuxième circonscription de l’Ain ait tout à coup un candidat Modem, parti qui n’a jamais été très présent sur ce territoire. J’ai été très surprise aussi que Romain Daubié soit candidat de la majorité présidentielle, car il a eu un rôle au comité LR de l’Ain et a été candidat à l’investiture des LR. J’ai été surprise, mais qui ne l’a pas été ?
Aujourd’hui, je ne peux souhaiter que du bon pour notre circonscription, que M. Romain Daubié fasse très bien son travail et fasse ressortir les problématiques périurbaines de l’Ain, faire remonter l’importance des communes et des maires, qui ont un rôle essentiel. C’est ce qui aurait été ma motivation si j’avais été investie.
Quelles relations entretenez-vous avec Romain Daubié ?
Pour l’instant, aucune. Mais je compte sur lui pour faire le travail. Je ne fais pas partie de ces élus qui vont le montrer du doigt en disant : il a trahi. Je n’ai pas de rancune ou de rancœur. La seule chose que je pourrais regretter, c’est qu’il n’y ait pas eu d’échange avant l’annonce de sa candidature.
C’est un mandat très difficile, je lui souhaite beaucoup de courage et de réussite, pour le territoire et pour lui, s’il veut de l’aide, je serai là pour lui. Il a une belle mission, c’était son rêve. Malheureusement, je regrette que Charles de La Verpillière n’ait pas préparé sa succession et ait maintenu cet aigle à deux têtes avec Alexandre Nanchi et Romain Daubié. Cela a été un combat fratricide.
Comment cela se passe-t-il au Département, où plusieurs élus de la majorité ont été candidats ou ont soutenu la majorité présidentielle aux dernières élections ?
Le groupe majoritaire au Département a été élu en tant qu’union de la Droite et du Centre. Je n’ai pas l’impression de ne pas faire partie de l’union de la Droite et du Centre. Le groupe compte des élus LR, Nouveau Centre, Horizons… et d’autres qui ne sont pas encartés. Le programme que nous avons porté est défendu par l’ensemble du groupe majoritaire. Il faut souhaiter que le département reste uni. La seule chose qui compte, c’est d’apaiser les choses et de travailler avec tout le monde. C’est aussi ce qu’on essaie de faire à la communauté de communes.
Quelle est l’actualité d’Horizons aujourd’hui ?
Horizons va faire sa rentrée. Un séminaire aura lieu ces prochains jours. (interview réalisée avant le week-end de rentrée) Le principe, c’est que les élus locaux soient force de proposition. Les communes restent essentielles pour le bon fonctionnement du territoire. Certains sujets nécessitent de la proximité. Au niveau national, que l’on soit de droite, de gauche ou du centre, il faut faire face au réchauffement climatique, aux pénuries énergétiques et faire au mieux pour tout le monde. Le sujet de l’écologie n’appartient à personne et doit être la priorité de tous. Nous allons travailler sur le mix énergétique, l’inflation, le pouvoir d’achat, mais aussi sur l’immigration, la proportionnelle intégrale… Plusieurs sujets sont importants pour moi : la sécurité – on a un vrai souci dans notre pays, l’environnement et les systèmes éducatifs et de santé. Notre pays est très gâté et le système est malade. Je ne suis pas députée, mais je vais quand même pouvoir travailler sur ces sujets avec Horizons.
Ce parti se structure. Quand on nous dit que l’on fait ça pour qu’Édouard Philippe soit élu président, je réponds que ce n’est pas le sujet du moment, mais si c’est la finalité, j’en serai heureuse.
Comment se structure le parti dans l’Ain ?
Nous comptons plusieurs comités municipaux, à Ambérieu, Ferney Voltaire et Bourg-en-Bresse. Mohammed El Maroudi [référent En Marche depuis 2017 de l’Ain] nous a rejoints. Dans le comité municipal de Beynost, nous avons des personnes de droite et de centre-gauche.
C.B.