
En plein bouleversement urbanistique, la commune est en train de changer de visage. La plupart des propriétés mises en vente sont amenées à être densifiées. Jusqu’où ? La commune a décidé de prendre le temps de répondre à la question pour le secteur situé le long de la D1084, à l’est de la ville, où sont notamment implantées de grandes propriétés bourgeoises.
Beynost a toujours attiré les citadins lyonnais. À la Belle Époque, nombre d’entre eux ont choisi la commune pour leur résidence d’été, avec de belles demeures entourées de parcs magnifiquement arborés.
Aujourd’hui, l’attractivité de la commune est encore plus forte et met en péril ce patrimoine bâti et naturel. La réalisation d’un lotissement dans une propriété à proximité du collège en est la parfaite illustration. Mais le Plan Local d’Urbanisme, tel qu’il a été conçu en 2019, autorise des constructions encore plus denses face au complexe du Mas de Roux et jusqu’au secteur du Pont.
Lors du dernier conseil municipal, il a été décidé d’instaurer un périmètre de “prise en considération d’étude” sur le secteur situé le long de la route de Genève, entre le rond-point de la Côtière et le lieu-dit Le Pont. Ceci permettra de différer les décisions d’urbanisme sur ce secteur et de s’assurer que les aménagements prévus s’insèrent dans le tissu urbain.
Ainsi, les élus se laissent le temps de la réflexion pour “garantir un urbanisme cohérent respectant notamment le principe d’équilibre entre le renouvellement urbain, la sauvegarde des ensembles urbains et la protection, la conservation et la restauration du patrimoine culturel et naturel.” Prise en étau entre le besoin de logements, sociaux notamment, et la lutte contre l’artificialisation des sols, la commune a bien conscience du très fort potentiel de développement de ce secteur. Mais le manque d’équipements adaptés, en terme de stationnement et de circulation, pourrait provoquer l’embolie de la ville. Les élus ont ainsi souhaité que soit préalablement engagé le projet de requalification de la D1084, avec la création d’une voie à l’usage des piétons et des cyclistes et d’un “ruban vert” et celui du cœur de ville. Le temps d’étude aura pour but d’identifier les éléments à préserver, qu’il s’agisse des arbres ou du bâti, de permettre l’incorporation d’éléments végétaux et d’intégrer des espaces de respiration.
Ceci ne signifie pas que tout sera figé. Mais lorsqu’un promoteur présentera son projet sur ce secteur, la commune disposera d’un sursis à statuer pouvant atteindre deux ans s’il ne correspond pas à l’intérêt collectif en terme de sécurité, esthétique, qualité de vie et développement durable. Il sera nécessaire de présenter des constructions aérées, avec des îlots de fraîcheur végétalisés et de respecter la sécurité des personnes via les modes doux.
La délibération a été adoptée à l’unanimité.
C.B.