Sarah Denville a une formation d’infirmière puéricultrice. Depuis quelques temps, elle a décidé de s’installer à Beynost en tant que consultante en parentalité. Une profession assez méconnue, mais essentielle pour l’accompagnement des jeunes parents qui souhaitent construire une relation riche et bienveillante avec leur enfant.
Sarah Denville, quel est votre parcours ?
Je suis infirmière puéricultrice avec plus de 10 années d’expérience aujourd’hui. À travers mes diverses expériences liées à l’enfance qu’au cours du temps, je me suis construite professionnellement.
À chacune de ces expériences, j’ai placé les parents et le soutien à la parentalité au premier plan, ayant à cœur d’accompagner et de créer du lien. Je remarque vite l’isolement des jeunes parents et la culpabilité.
Étant parente moi-même, bien que formée aux risques psycho sociaux liés à cette même parentalité, j’ai pourtant vécu personnellement l’isolement et les silences, la culpabilité, me conduisant notamment pour ma deuxième grossesse à une dépression du post-partum.
Il est évident que les connaissances sont nécessaires, mais elles ne font pas tout, et plus encore, elles nécessitent une adaptation à chaque situation. Il faut également du soutien, de l’écoute et de la prise de recul…
Tout cela m’a conduite à la création de mon activité de consultante en parentalité fin 2021, avec Sarah Parentalité.
En quoi consiste votre métier et quel est votre objectif avec cette création ?
Le soutien à la parentalité consiste à accompagner et soutenir les jeunes parents dans une période sensible de leur histoire. Je propose un accompagnement personnalisé pour les particuliers avec des rendez-vous individuels à leur domicile pour répondre à leurs inquiétudes et problématiques. Lors des séances, nous réfléchissons à une solution qui correspond à leurs besoins, leurs difficultés. Je n’apporte pas de solution toute faite, j’encourage les parents et les aide à croire en leurs capacités. Au final, ils ont souvent une partie de la solution en eux.
J’accompagne sur des sujets très variés selon les demandes, tels que la sortie de la maternité, le développement et l’éveil du nouveau-né et de l’enfant. Nous pouvons parler de l’organisation familiale, la reprise du travail, la découverte et la prise en charge d’un handicap, la place du père, mais aussi des sujets plus tabous comme la dépression du post-partum, le burn-out parental.
Je propose aussi des ateliers pour discuter de thèmes définis ensemble et échanger sur le vécu. Chacun doit savoir qu’il n’y a pas de parents parfaits, on essaie de faire de son mieux
Je propose également mes services aux entreprises pour des conférences autour de la parentalité ou des rendez-vous individuels ou des ateliers pour leurs salariés. Mieux concilier parentalité et vie professionnelle est devenu un enjeu de bien-être pour les salariés, mais aussi de performance pour l’entreprise car les problèmes personnels peuvent empiéter sur la qualité de vie au travail et entraîner de mauvais résultats.
Vous avez à la base une solide formation d’infirmière puéricultrice. Faut-il une formation diplômante complémentaire pour le métier que vous exercez désormais ?
Non, il n’y a pour le moment aucune formation diplômante reconnue pour ce métier. Ce n’est pas encore encadré. J’ai donc dû effectuer ce changement de statut en créant mon entreprise.
Je suis pour ma part, avec mon diplôme, reconnue comme spécialisée dans la petite enfance, mais aujourd’hui, n’importe qui peut se dire consultante en parentalité, qu’elle ait ou non une quelconque expérience ou diplôme dans le domaine.
F.C.