Après l’annonce de sa démission des LR il y a quelques semaines, Caroline Terrier n’avait pas souhaité s’exprimer au delà d’un message posté sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, elle revient sur les raisons qui l’ont poussée à quitter le seul parti auquel elle a adhéré depuis qu’elle s’est lancée dans la politique, mais aussi sur son tout récent engagement à Horizons, aux côtés d’Édouard Philippe, et sur les bisbilles estivales à l’intercommunalité. Entretien.
Vous avez annoncé il y a quelques semaines votre démission des LR dans un post Facebook. Pouvez-vous aujourd’hui expliquer plus en détail pourquoi vous avez pris cette décision ?
Depuis environ deux ans, je n’arrive plus à me retrouver dans ce parti. Au cours de mes engagements dans la vie locale, j’ai eu plaisir à travailler avec des gens de droite, de gauche, du centre. Dans un contexte européen, face à la Russie, la Chine, l’Inde… la France a besoin de prendre de la hauteur et, pour être forts dans un système international, il faut arrêter de cliver. Tous les gros partis, pas seulement les LR, ont besoin de se réformer, de se moderniser. Je ne me retrouve plus dans les discussions, les débats, dans la façon de présenter les choses, de fonctionner, de s’exprimer, de critiquer contre et de ne pas être dans le “pour”.
Cette décision a été très douloureuse. Je suis une femme de droite. Mon engagement dans la vie politique a débuté avec Nicolas Sarkozy. Mais le parti est vieillissant et les méthodes ne me conviennent plus. Une grande majorité de personnes qui sont impliquées vont trop vers les extrêmes, entretiennent une politique de la peur. Je ne me retrouve pas dans les leaders actuels.
Vous avez été élue en juin dernier conseillère départementale de Miribel au sein de l’équipe L’Ain de Toutes Nos Forces, dirigée par Damien Abad et Jean Deguerry. Cette adhésion LR ne vous a-t-elle pas permis d’accéder à cette fonction ?
L’Ain de Toutes nos Forces réunit des élus centristes encartés à l’UDI, des élus républicains encartés LR et des élus non encartés. L’Ain de Toutes nos Forces n’a pas mis en avant un parti au cours de la campagne. L’assemblée départementale n’a jamais mis en avant les partis. Ce sont deux choses différentes. Personnellement, je n’ai jamais mis en avant les LR pour me faire élire.
Votre départ des LR est-il lié aux investitures pour les prochaines élections législatives ?
J’ai quitté LR avant que n’aient lieu les échanges de la commission nationale d’investiture. C’était volontaire et important qu’il n’y ait pas d’amalgame.
Néanmoins, serez-vous candidate aux prochaines législatives ?
Ce n’est pas le sujet du jour. Je ne me ferme aucune porte.
Quelle est votre actualité politique alors ?
Je viens d’adhérer à un nouveau parti, Horizons, lancé par Édouard Philippe. Il s’agit d’un parti de droite, moderne. J’ai eu l’opportunité de rencontrer Édouard Philippe à Paris, la semaine du Salon des Maires. J’ai été convaincue, j’ai adhéré le jour de l’ouverture. J’ai aimé ce qu’Édouard Philippe a fait au gouvernement. Avec Bruno Lemaire, ils ont eu le courage d’aller au gouvernement, notre pays mérite des hommes de leur qualité. Je suis plutôt fière qu’ils aient travaillé pour la France. Les aides apportées aux entreprises pendant la crise, cela me parle. Ce qui est compte pour moi, c’est qu’aujourd’hui j’ai envie de m’investir auprès de quelqu’un qui s’investit pour les Français et pour la France et non pas pour des idéologies politiques.
Quel sera votre rôle au sein de ce parti et comment se structure-t-il dans le département ?
Pour l’instant, je suis adhérente. Tout va se construire. Les bases sont posées. C’est un ensemble de valeurs qu’Horizons veut défendre et veut combattre aussi. Avec la montée des extrêmes, on voit que toutes les personnes qui donnent de leur temps doivent prendre de la hauteur, sortir du clivage. Il faut s’unir, j’en suis persuadée. Si on ne donne pas confiance, si on ne combat pas les extrêmes, on ne trouvera pas de solution. Nous allons faire des réunions pour nous structurer. L’horizon, c’est regarder loin devant, je suis ravie d’intégrer un parti qui regarde loin devant.
Quel est votre positionnement politique aujourd’hui ?
Je suis une femme de droite, je ne suis pas centriste. Je n’ai jamais été macroniste, mais je ne suis pas contre Emmanuel Macron, il a fait des choses bien, d’autres moins bien. Mais s’il devait y avoir un choix à faire entre Macron et Zemmour ou Macron et Le Pen, il n’y a pas de débat pour moi.
Mohammed El Maroudi, référent LREM dans l’Ain, estime que vous feriez une bonne candidate aux législatives. Quelles sont vos relations avec lui ?
Il a essayé de me contacter. À ce moment-là, je n’avais pas le temps.
En juillet dernier, une vive crise politique a ébranlé la communauté de communes de Miribel et du Plateau que vous présidez. Comment avez-vous vécu cette période ?
Ce qui s’est passé devait arriver et tout le monde a une part de responsabilité plus ou moins importante. J’ai ma part. J’ai fait une erreur par manque d’expérience, j’aurai dû calmer le jeu et prendre de la hauteur. Avec du recul, cela va servir de leçon à tout le monde. Aujourd’hui, on travaille tous dans une ambiance sereine et on a très rapidement retrouvé un état d’esprit constructif. Mais je reste convaincue du fait qu’il faut ouvrir le bureau communautaire pour mieux se répartir les dossiers et les responsabilités.
C.B.