Vidéo-protection : l’opposition dénonce des “dérives sécuritaires”

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Un dispositif de caméras est déjà en place au dessus du Champ de Mars

Les élus d’Ambérieu-en-Bugey ont récemment voté l’attribution de l’accord cadre d’une durée de 2 ans, passé avec la société Inéo Infracom de Rillieux-la-Pape, concernant la fourniture l’installation, la maintenance d’un système de vidéo-protection. Une décision que dénonce l’opposition qui s’inquiète de certaines dérives sécuritaires.

Cette attribution fait suite à l’ouverture des plis de l’appel d’offres lancé par la municipalité. Le montant global de ce marché qui s’élève à 368.239 euros HT ne concerne pas uniquement la ville d’Ambérieu-en-Bugey, mais un groupement de commandes pour les 7 communes adhérentes à ce projet. Une démarche commune qui permet de bénéficier de la mutualisation des coûts, Ambérieu étant la ville coordonnatrice du projet. Dans son sillage, on retrouve aujourd’hui Bettant, Château-Gaillard, Saint-Maurice-de-Rémens, Ambronay, Douvres et Saint-Rambert-en-Bugey. Mais seule la Majorité a voté en faveur de cet accord cadre, l’équipe du maire estimant que l’installation de la vidéoprotection, est un outil complémentaire aux mesures prises en matière de sécurité et tranquillité publique. L’opposition municipale ambarroise ne partage cependant pas du tout cet avis. Le groupe “Ambérieu Citoyenne et Solidaire” a d’ailleurs voté contre le projet. Daniel Toche-Onteniente redoute clairement une dérive sécuritaire avec l’utilisation de cette vidéo-protection. Pour appuyer sa pensée et montrer le bien fondé de ses craintes, l’élu a cité un exemple à Rodez, ou des manifestants défendant le maintien de l’hôpital se sont retrouvés exposés sur un DVD. Concernant Ambérieu-en-Bugey, il préconise avant tout un véritable travail de prévention : “On met une police municipale forte avec des éducateurs. Je pense que l’argent que vous investissez là dedans doit passer ailleurs”. Pour Antoine Marino- Morabito, ce projet n’apparait pas viable non plus, notamment pour des raisons d’incompatibilités techniques selon lui : “la gendarmerie avait demandé un logiciel qui était très coûteux, et on leur a donné un logiciel qui ne va servir à rien… On aurait pu mettre de fausses caméras, pour la même finalité” déplore-t-il.
Le groupe  “Vivons notre ville” a également voté contre ce projet. Rémi Christin a regretté “que le choix en matière de sécurité publique ne s’arrête qu’au seul système de vidéo-protection”. Il estime que ce doit être un dispositif global avec prévention sur le terrain : “Là, on n’a pas d’état des lieux, On a que ce qu’on nous présente aujourd’hui”.
Concernant l’exploitation des données, Daniel Fabre a souhaité coupé court aux suppositions, rappelant que la consultation des caméras, ne peut se faire uniquement qu’avec l’accord écrit du procureur de la République et dans le cadre d’une enquête de gendarmerie : “en aucun cas le maire ne peut prendre une telle décision”. Enfin, il a insisté sur le fait que ce système restait bien, pour lui, complémentaire à d’autres actions mises en place sur le terrain, notamment la présence de médiateurs ou d’éducateurs. GC

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