
Début juillet, un vendredi en fin d’après-midi, une dizaine de riverains domiciliés en bordure de la route de Giron (D65c) qui permet de relier le village de Charnoz-sur-Ain au Pont-de-Chazey, se sont rassemblés symboliquement pour alerter les automobilistes de passage sur la dangerosité croissante de cette route départementale mais aussi, et surtout, réclamer des mesures urgentes de protection pour les piétons et cyclistes.
Installée avec sa petite famille depuis 2019 le long de la route de Giron, Émeline Leculier se plaît dans son environnement paisible et verdoyant à deux pas de la rivière d’Ain. Tout pourrait aller pour le mieux sans le tracas quotidien de la D65c, seule voie d’accès à son lotissement La Sapinière. “On est effaré. En tant que nouveaux arrivants, on n’avait pas réalisé que cette route était aussi empruntée, à des vitesses parfois très excessives” confie l’intéressée.
Sur cette longue ligne droite qui vient d’être refaite et en absence de marquage, il n’est pas rare de croiser des automobilistes et autres motards à plus de 120 – 130 km/h ! “C’est un enfer” confie Morgane, habitante du secteur qui s’est fait péter son pare-brise à cause des gravillons. “Le fait que les habitations soient construites que d’un seul côté de la route et l’absence de trottoirs peut donner l’impression que cette portion est sans danger et sans circulation piétonne. Mais avec l’intensification du trafic suite au développement de l’activité de la plaine de l’Ain, cette route qui n’est pas du tout protégée présente de vrais dangers” pointe Émeline Léculier qui a décidé de “prendre le taureau par les cornes” avant qu’un réel drame ne surgisse.
Convaincue de la dangerosité de cette route que certains décrivent comme “une rampe de lancement”, cette habitante a entrepris de fonder un collectif avec les riverains de la route de Giron et de leur soumettre un questionnaire ainsi qu’une pétition de façon à recueillir leur point de vue sur la question. Sur 26 foyers concernés, 22 ont accepté de prendre part à cette consultation. “Tous considèrent comme urgent et essentiel d’agir rapidement. Plusieurs ont même mis en évidence le fait qu’ils craignaient de sortir leurs poubelles ou de s’engager sur la route en voiture” explique Émeline Léculier qui a contacté la mairie de Charnoz/Ain. Avec le premier adjoint Pierre-Yves Tipa que nous avons essayé de joindre sans succès, le passage de Giron en lieu-dit a été évoqué de façon à instaurer une limitation de vitesse de 70 km/h contre 80 km/h actuellement.
La future piste cyclable pourrait faire avancer les choses
Autre complexité du dossier, bien que rattachés administrativement à la commune de Charnoz/Ain, ces riverains sont situés hors agglomération. Et ce sont donc les services départementaux qui sont chargés des problématiques d’urbanisme qu’ils rencontrent. “On n’arrive pas à avoir de réponses” regrette la porte-parole qui, au nom du collectif “Protection des piétons à Giron” a envoyé un courrier à la Préfète de l’Ain et au président du Conseil départemental pour “réclamer des mesures de protection indispensables pour les piétons” sur cette portion d’environ 550 mètres le long de la D65c. “Une piste cyclable financée par la communauté de communes doit voir le jour à proximité immédiate de Giron. La mairie et la CCPA ont prévu une bretelle jusqu’au premier lotissement Le Giron. Pourquoi ne pas la prolonger de quelques centaines de mètres jusqu’au deuxième arrêt de car ?” s’interroge Émeline Léculier.
Le 2 juillet 2021, le collectif de riverains qui a reçu la visite des gendarmes de Meximieux, était réuni au bord de la D65c pour faire passer dans la bienveillance, à une heure de pointe, son message aux usagers de cet axe départemental. Tous appellent de leurs vœux les plus chers la mise en place de moyens de réduction de la vitesse et de protection des piétons. Ceux-ci souhaitent également que les lieux d’arrêt de car soient visibles et signalés. T.G.