Dominique Balouzet : “Avec ce climat, on a un décalage de trois semaines”

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Dominique Balouzet présente enarrière-plan une serre montée l’an dernier

Gelées et pluies n’ont guère agrémenté le retour de la cueillette à Fraisochamp, avec des fruits qui mettent plus de temps à mûrir ou meurent sur l’arbre. Mais le gérant reste sûr de la confiance de ses clients.

Depuis le 14 avril, les clients de Fraisochamp ont pu retrouver les joies de la cueillette. Très tôt, ils ont pu goûter aux premières fraises, mais, depuis, les conditions climatiques ont changé beaucoup de choses. Après un très beau mois de mars, avril est arrivé avec des gelées très sérieuses qui ont fait des dégâts terribles, déplore Dominique Balouzet, gérant, avec de graves pertes sur les pêches, abricots et pommes. Et le mauvais temps de ces deux dernières semaines, entre trombes d’eau et températures, a encore de grosses conséquences : les fraises ne mûrissent pas, les tomates ne poussent pas bien, le risque de maladies est accru. “Avec ce climat, on a un décalage de trois semaines.”
Pour l’instant, petits pois, fèves, pommes de terre nouvelles, oignons, radis et
blettes tiennent encore le haut du panier du cueilleur.
“Même quand ça va mal, les clients sont là, ils sont compréhensifs.
Mais les clients sont bien présents. Le propriétaire des lieux se réjouit de leur fidélité et des échanges avec eux : “Nous sommes en communication constantes avec nos clients. C’est la chance de notre système, le côté humain est très important. Même quand ça va mal, les clients sont là, ils sont compréhensifs.
La boutique transformée il y a deux ans continue de progresser, avec un rayon surgelés qui arrivera dans un mois pour proposer d’autres produits locaux comme des glaces produites en Dombes ou des escargots de Trévoux. Mais Dominique Balouzet reste un agriculteur avec trente ans de métier et une bonne partie du travail consiste à trouver comment produire de manière régulière dans les prochaines années et pouvoir faire face aux à-coups climatiques. Un temps comme celui des dernières semaines, il en a connu en 2013, il se souvient même d’un 8 avril 2003 à – 8°C, “mais là on est dans les années record en incidence de gel.”


La production française a besoin d’une volonté politique


Autre conséquence de ces extrêmes climatiques, la végétation sort en avance après des hivers doux et est aussi plus sensible au premier revers climatique. Une nouvelle serre montée l’an dernier doit déjà leur permettre de s’affranchir de la météo mais “on peut se poser des questions sur la production agricole dans le futur. De plus en plus, on va voir des produis de pays lointains”. Il espère aussi qu’une solution arrive d’en haut, et il ne parle pas du ciel : “La production française a besoin d’une volonté politique d’accompagner cette évolution, pas d’effets d’annonce. L’agriculture est dans un système long.” F.D.

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