Meximieux/Lagnieu : comment ces petites villes vont-elles devenir grandes ?

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L’État, les communes de Lagnieu et Meximieux, et la communauté de communes de la Plaine de l’Ain se sont engagés dans le contrat des Petites Villes de Demain

Les communes de Lagnieu et Meximieux se trouvent actuellement dans une phase charnière de leur évolution. Toutes deux doivent repenser leur mode de fonctionnement alors que leur population croit et demande de nouveaux services.

Quel sera le visage de la Plaine de l’Ain dans 10-15 ans ? Si Ambérieu-en-Bugey a particulièrement grossi ces dernières années, Lagnieu et Meximieux caracolent aujourd’hui en tête en terme de croissance démographique du territoire. Toutes deux chef-lieu de canton, elles occupent une position centrale, mais connaissent une pression forte venue de la Métropole lyonnaise, une pression encore accentuée depuis le confinement. Elles doivent aujourd’hui gérer la transition de petite ville rurale et ouvrière à territoire urbain; tout en préservant leur cadre de vie et en offrant de nouveaux services.
Cette équation complexe à résoudre se pose dans une multitude de territoires français. L’État a souhaité les accompagner en lançant un appel à projet baptisé “Petites Villes de Demain.” 1.000 binômes communes-intercommunalités ont été choisis pour bénéficier d’un accompagnement et de 3 milliards d’euros mobilisés sur les six prochaines années, soit le temps du mandat. Concrètement, Lagnieu et Meximieux bénéficieront d’un poste de chargé de mission subventionné à 75 % par l’État. Les financements complémentaires viendront au fil des projets déployés et mis en œuvre par les communes et l’intercommunalité. Seront notamment privilégiés la création d’îlots de fraîcheur, le réaménagement de friches urbaines, commerciales ou industrielles, la création de “fabriques du territoire” qui regroupent des services liés au numérique, la rénovation énergétique des bâtiments, les aménagements dédiés aux modes doux, la réhabilitaton des commerces… Le but étant d’organiser un “modèle de développement plus écologique” et d’apporter des moyens complémentaires. “Ces communes portent une fonction de centralité sans qu’elles en aient toujours les moyens” décrit François Payebien, sous-préfet de Belley. “On signe un engagement à travailler ensemble. L’État n’arrive pas avec un plan pré-établi. La fonction d’ingénierie du chargé de mission a une grande importance, mais l’accompagnement ne s’arrêtera pas là. Ces trois dernières années, les enjeux en terme de mobilité, d’habitat… ont fortement évolué. Il faut mettre tout cela en cohérence avec les attentes.”


Objectif commerce et tourisme pour Lagnieu


André Moingeon, maire de Lagnieu, et Jean-Luc Ramel, maire de Meximieux, ne manquent pas de projets qui s’inscrivent pleinement dans ces ambitions. Le premier veut aujourd’hui redonner une attractivité touristique et commerciale à sa ville. La commune de plus de 7.100 habitants est en manque de petits commerces et ne compte qu’une seule boulangerie par exemple. Il va donc falloir savoir susciter des vocations… et pourquoi pas inciter de nouveaux clients à rejoindre le centre-villeen favorisant la liaison avec la Via Rhona et attirer les touristes, développer les hébergements, les points de covoiturage, les arrêts de bus, “peut-être un accueil centralisé en ville pour le télétravail”… sans oublier le volet du logement, essentiel, alors que Lagnieu manque de logements sociaux. L’action lagnolane sera menée en lien avec celle de Meximieux.
Jean-Luc Ramel résume : “Il ne doit pas y avoir de concurrence, mais une complémentarité. C’est un travail en commun, un travail d’équipe.” […] “Il s’agit d’être au-dessus de la mêlée, de prendre le temps de réfléchir.”


Jean-Luc Ramel : “Construire la ville sur la ville”


Meximieux, qui s’apprête à accueillir son lycée dans les prochaines années, travaillera donc à conserver son tissu associatif fort et ses commerces de proximité qui font “la notion de ville”. Elle doit aussi répondre aux nouvelles demandes de services, avec l’agrandissement de son centre de loisirs estimé à un million d’euros. Les déplacements sont en train d’être repensés, à travers un plan balade, la création de nouvelles voiries. L’habitat doit être organisé tandis que l’appétit des promoteurs s’aiguise. “Les personnes qui souhaitent s’installer ne veulent plus forcément une villa. Elles veulent aussi du collectif avec un rez-de-jardin ou bien dessiné…” Dans cette optique, un périmètre d’étude devrait être mis en place sur le secteur de l’avenue de Verdun, face à la gare, mêlant aujourd’hui grandes propriétés et friches. Avec un objectif final global, celui de “reconstruire la ville sur la ville.”
Ces deux communes centrales de la plaine de l’Ain œuvrant ensemble, elles engagent mécaniquement l’intercommunalité du même nom. À travers son projet de territoire, son plan local de l’habitat, son plan mode doux… Le président, Jean-Louis Guyader, engage la CCPA pour voir “le territoire monter en gamme”, comme elle l’a fait en son temps pour le développement d’Ambérieu.


C.B.

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