
La MJC Louise Michel d’Ambérieu-en-Bugey en partenariat avec le collectif “Action Culture Ain”, a organisé dernièrement une manifestation symbolique devant ses locaux. L’objectif était une nouvelle fois de réclamer au plus vite la réouverture des lieux culturels.
« Nous avions rouvert en septembre, en appliquant tous les gestes barrière, avec des jauges à 60 personnes, c’était largement jouable… » estime Franck Bernard, le directeur de la MJC. Car à Ambérieu comme ailleurs, on se désole aujourd’hui de voir une structure aussi essentielle à la cohésion sociale et à l’action culturelle, être sacrifiée sur l’autel de la pandémie. Au-delà de l’impact sur la ville et sa population, cette manifestation à laquelle était associé le cinéma d’Ambérieu, visait à porter plusieurs revendications d’ordre plus général, à commencer par l’égalité des traitements dans l’ouverture entre les lieux culturels, les lieux de culte et les commerces, mais aussi la prolongation de l’année blanche pour l’ensemble des intermittents du spectacle, la mise en place d’un plan de financement massif pour la reprise des activités culturelles ou encore la suppression de la réforme de l’assurance chômage.
Environ 200 personnes étaient présentes, en plein air et généralement à distance raisonnable les unes des autres. Certaines brandissaient des pancartes aux slogans humoristiques, même si en réalité, les conséquences de cette pandémie et des mesures imposées n’ont rien d’anecdotiques pour les acteurs culturels. La manifestation s’est néanmoins déroulée dans une ambiance bon-enfant, quasi festive puisque des musiciens avaient sorti leurs instruments, et beaucoup de professionnels du spectacle apportaient leur soutien à cette action. On notait également la présence de la CGT, arborant les drapeaux de la centrale syndicale.
Ce mouvement était une continuité de l’appel du collectif Action culture, qui occupe La Tannerie, à Bourg-en-Bresse, en solidarité avec les intermittents du spectacle qui eux occupent le théâtre de l’Odéon à Paris, mais pour la MJC ce fut aussi l’occasion de rappeler que cette année ont lieu les célébrations des 150 ans de la Commune. Symbole fort, la MJC d’Ambérieu porte le nom de Louise Michel, figure emblématique de la Commune de Paris. De façon plus concrète, Franck Bernard, le directeur de la MJC d’Ambérieu, exprimait ses inquiétudes et son sentiment d’une gestion de crise qu’il estime très approximative et inégalitaire : “On ne comprend pas pourquoi, par exemple, les lieux de culte restent ouverts. Ils ont en général moins de surface, autant de monde que nous, et sont sûrement moins équipés en terme de ventilation. On réclame seulement l’égalité pour tout le monde. En septembre dernier nous avons été très rigoureux en comptant les gens, en investissant dans du matériel pour en arriver là aujourd’hui… Quant à la reprise en mai, tous ici, nous n’y croyons même plus trop…” a-t-il déploré.