La commune avait demandé la suspension de l’arrêté du maire de Rillieux-la-Pape autorisant la construction d’un lieu de culte au lieu-dit Sermenaz. Elle a été entendue par le tribunal administratif, qui devra se prononcer sur le fond durant ces prochains mois.
Depuis la délivrance d’un permis de construire autorisant la construction d’un lieu au bénéfice de l’Église chrétienne des Frères de Plymouth, la commune de Neyron tente de faire obstacle à la réalisation. Elle a saisi le tribunal administratif pour obtenir l’annulation de cette autorisation. Car le site est certes implanté sur Rillieux-la-Pape, au milieu d’une zone boisée, mais en proximité immédiate du quartier neyroland de Sermenaz. Seule une petite route sépare les deux communes. Or, la ville de Neyron n’a jamais été consultée quant à ce permis de construire.
L’implantation de quelques piquets a conduit la mairie aindinoise à considérer que les travaux avaient commencé, et à mener une procédure d’urgence, toujours auprès du tribunal administratif, pour éviter de voir le bâtiment se monter. Elle estime que ce secteur verdoyant n’a pas la capacité pour accueillir un tel édifice, à savoir une salle de conférence et un lieu de culte. La circulation routière engendrée sur une voirie peu large et l’assainissement posent question. “Les équipements existants sur le territoire de Neyron sont aujourd’hui totalement saturés et ne peuvent plus accueillir, dans des conditions sanitaires satisfaisantes, de nouvelles constructions” a expliqué la mairie de Neyron dans son dossier présenté devant le tribunal administratif, poursuivant, plus loin : “Les services compétents ont constaté l’impossibilité pour le projet de se raccorder à un réseau public d’eau potable existant, il en est de même du raccordement au réseau de collecte des eaux usées.”
Un doute sérieux quant à la légalité du permis contesté
La commune de Neyron insiste également sur le “corridor écologique” sur lequel serait construit l’édifice.
De leur côté, les voisins rilliards estiment que le “piquetage du terrain” n’indique pas le démarrage des travaux et que le projet n’est pas directement implanté sur la zone naturelle. Concernant la desserte, Rillieux considère que “les conditions de raccordement aux réseaux sont respectées” et que “l’accès a été créé sur la portion de voirie gérée par la commune de Rillieux-la-Pape, la commune de Neyron n’avait pas à être consultée.”
Les Frères de Plymouth n’avaient pas prévu d’engager les travaux dans l’immédiat
Selon les éléments apportés par chacune des parties, le tribunal administratif a rendu une première ordonnance il y a quelques semaines : il suspend l’arrêté du maire de Rillieux autorisant la construction. Dans sa décision, le tribunal motive que “les travaux autorisés par le permis litigieux demeurent susceptibles d’être engagés à tout moment.” Plus loin, il ajoute des motifs conduisant à légitimer le doute sérieux quant à “la légalité du permis contesté”.
Ainsi, la commune de Neyron peut attendre plus sereinement la décision sur le fond, qui dira si oui ou non, le permis de construire délivré le 16 mars 2020 est légal. Celui-ci devrait intervenir vers la fin de l’année. D’ici là, me maire de Neyron, Jean-Yves Girard, reçoit cette première réponse “comme une bonne nouvelle, mais elle ne présume en rien le résultat futur.” Quant aux Frères de Plymouth, ils ont toujours indiqué qu’ils ne commenceraient les travaux que lorsque les décisions seront purgées de tout recours. C.B.