
Souriez, vous êtes filmés ! La cité cheminote s’apprête à renforcer son réseau de caméras de vidéosurveillance. Elle en compte déjà une quinzaine, mais devrait quasiment doubler le nombre des appareillages. Un projet qui a été voté lors de la dernière réunion du Conseil municipal, mais sans recevoir l’assentiment de l’opposition qui estime que cette démarche est un aveu d’échec en matière de lutte contre l’insécurité, et que la dépense engagée est “déraisonnable” au regard des difficultés que connaît la commune ambarroise.
Il y a déjà longtemps que le sujet est sur la table, mais il est désormais validé. La vidéeoprotection, ou vidéosurveillance selon les termes employés, est un phénomène qui incontestablement séduit de plus en plus de communes. Ici, la décision fait suite à un diagnostic de la gendarmerie pour lutter contre la délinquance et les incivilités. Le CLSPD (Conseil Local de Sécurité et Prévention de la Délinquance), préconise l’installation d’un système de vidéoprotection à Ambérieu-en-Bugey, ainsi que dans sept autres communes appartenant à son périmètre : Saint-Rambert-en-Bugey, Bettant, Saint-Denis-en-Bugey, Château-Gaillard, Saint-Maurice-de-Rémens, Ambronay et Douvres. La commune d’Ambérieu-en-Bugey est coordonnatrice du projet. Pour les autres communes, elles doivent encore toutes valider ce déploiement par un vote du conseil municipal. Plus elles seront nombreuses à s’engager dans cette voie, moins les coûts seront élevés puisque l’installation et la maintenance de ce déploiement seront mutualisées.
Pour la ville d’Ambérieu, le montant de ce dispositif s’élève tout de même à 175 000 euros HT. Le déploiement sera donc phasé sur 3 années et devrait bénéficier de subventions. Il avait recueilli un avis favorable de la part d’une commission municipale réunie le 22 février 2020, mais il fallait désormais passer au vote.
Le premier magistrat de la ville, Daniel Fabre, estime que la mise en place de la vidéoprotection est un élément nécessaire de la prise en compte de la délinquance parmi d’autres, notamment la prévention. Pour appuyer sa volonté de s’appuyer davantage sur un système de vidéos, il a pris en exemple la fuite de gaz survenue dernièrement au gymnase Bellièvre. Il est apparu qu’elle faisait probablement suite à un acte de malveillance caractérisé : “s’il y avait eu une caméra, elle aurait été significative pour faire avancer l’enquête” estime le maire d’Ambérieu.
Pourquoi pas. Mais ce n’est pas l’avis de tout le monde. Le groupe “Ambérieu Citoyenne, Écologique et Solidaire”, a réaffirmé son opposition à ce projet par la voix d’Antoine Marino Morabito, qui estime que cela ne va pas dans le bon sens : “nous sommes pour l’éducatif, pas pour le répressif, ce système est un constat d’échec…”
Marie-Claude Quelin (Vivons notre ville), considère pour sa part que les élus d’opposition ont été mis devant le fait accompli, et que surtout, un tel investissement est aujourd’hui complètement déplacé : “Engager une telle somme (175.000 euros) sans avoir fait une projection dans les conditions financières actuelles, c’est complètement déraisonnable, alors que parallèlement vous avez imposé des coupes dans les subventions aux associations, dont une grande partie de l’action a pour vocation, de prévenir la violence et la délinquance. On ne peut pas vous donner un blanc seing” dira l’élue d’opposition.
Pour sa part, Christophe Fortin, ne voit pas en quoi ce dispositif serait incompatible avec les autres mesures engagées : “ce déploiement de la vidéoprotection est complémentaire aux actions de prévention que nous avons mises en place, et ce dispositif aura un effet dissuasif c’est certain” .
La mise en place de ce déploiement a été adoptée, les sept élus d’opposition ont voté contre ce projet.
Au total, ce sont donc quatorze nouvelles caméras de vidéoprotection qui devraient venir s’ajouter à la quinzaine déjà installée à Ambérieu-en-Bugey.
Si toutes les communes valident le projet dans son ensemble, ce sont 57 caméras au total qui fleuriront dans nos villes et villages alentours, dont quatorze également à St-Rambert-en-Bugey, neuf à Château-Gaillard, six à Saint-Maurice-de-Rémens et à Ambronay, cinq à Saint-Denis-en-Bugey, deux à Douvres et une à Bettant.