Rendez-vous au marché avec les producteurs locaux

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Née lors du premier confinement, l’association Picorez dans l’Ain visait d’abord à permettre aux producteurs et aux restaurateurs locaux de ne pas sombrer alors que leurs circuits de vente avaient quasiment disparu. Aujourd’hui, l’association organise des marchés à travers tout le département, à la demande des communes et des consommateurs, devenus friands de l’événement.

Béret vissé sur la tête, sourire bien présent sous le masque, ce matin-là, David Lacrépinière circule de stand en stand à Dagneux. Avec toujours un mot sympathique pour les exposants, qui le lui rendent bien. Sur un marché Picorez dans l’Ain, la convivialité est aussi importante que l’acte d’achat. Le visiteur ne vient pas seulement faire ses courses, il rencontre un professionnel passionné et un produit élaboré avec amour. Jojo et son poulet de Bresse, Sophie et ses galettes de Pérouges… qu’ils produisent des œufs, des légumes, des Vins du Bugey, tous sont heureux d’expliquer d’où ils viennent – toujours de l’Ain, comment ils travaillent, cultivent, cuisinent, créent… et beaucoup plus, si l’on se prend au jeu. Au-delà d’un marché, c’est une ambiance familiale qu’a réussi à créer le président de l’association.
L’idée est née en mars dernier. À l’heure du premier confinement, les producteurs locaux se retrouvent sans débouché, les restaurateurs ayant été contraints de fermer. Même le marché forain de Bourg-en-Bresse est annulé ! Pourtant, dans le même temps, les marchés en plein air obtiennent des dérogations un peu partout. Ils font partie des très rares événements qui se tiennent encore. L’événementiel, c’est justement le métier de David Lacrépinière, également ancien agriculteur, amoureux des “Pays de l’Ain” et de leur cuisine. Voyant ses amis en grande difficulté, ce natif du Haut-Bugey souhaite leur offrir un espace pour retrouver un peu d’activité. Le premier marché s’installe à Bourg-en-Bresse, sur un parking privé. Une grosse vingtaine de stands sont présents. Très vite, la mayonnaise prend : les producteurs locaux et les restaurateurs, qui vendent à emporter, retrouvent une clientèle friande des denrées présentées. Semaine après semaine, le concept essaime à travers tout le département. Aux produits de bouche, s’ajoutent de l’artisanat : fleurs, fabrication de produits ménagers “locaux”…


Joël Billet : “Sans David et Vincent, je n’existerai plus


Sur les places communales, chez les restaurateurs ou les producteurs, ou dans des lieux privés, 400 à 500 personnes en moyenne viennent faire leurs achats, papoter, profiter du peu d’animation possible – le tout à distance et masqué, avec la hâte que les gestes barrière à la convivialité s’estompent… La solidarité joue à plein entre les producteurs, qui apprennent à se connaître, s’invitent les uns chez les autres pour exposer, et deviennent de véritables amis. Surtout, ils ont une grande reconnaissance envers Picorez dans l’Ain. Joël Billet tenait une ferme-auberge. Sa production se monte à 3.500 volailles de Bresse par an. Jusqu’à la crise sanitaire, chapons, poulardes… étaient vendus à sa table, mais aussi au cours de foires. Ce qui est totalement impossible aujourd’hui. Cet ancien chef cuisinier estime avoir échappé au pire grâce à l’association et ses marchés : “Je vends énormément de poulet à la crème. C’est une issue de secours. Aujourd’hui, sans David et Vincent, je n’existerai plus. En plus, ils ont réussi à créer une synergie entre les exposants.” Un peu plus loin, La Ferme de Jeanne propose des Vins du Bugey, produits à Flaxieu. Là, c’est de l’emploi qui a été créé grâce à Picorez dans l’Ain, avec un mi-temps devenu temps plein, grâce au succès rencontré lors des marchés. David Lacrépinière, qui reste bénévole, poursuit : “C’est là où l’on se sent utile. C’est une belle aventure humaine. On est devenu une bande d’amis, c’est vachement important d’avoir réussi à créer cette ambiance-là.


Faire des marchés de vraies fêtes populaires


La démarche s’inscrit désormais dans la durée. Aujourd’hui, l’agenda du président et de son vice-président, Vincent Guillermin, affiche quasi complet. Ils sont contactés quotidiennement par des communes, qui souhaitent répondre aux desiderata de leurs concitoyens. Le marché des producteurs labellisé 100 % Pays de l’Ain tombe à pic, dans un contexte post-élections municipales, où bon nombre de candidats s’étaient engagés sur le thème du consommer local. Un succès qui va au-delà des espérances du début. L’objectif étant, à terme, que ces marchés deviennent de véritables fêtes, dans l’Ain, dans la région et même jusqu’à Paris ! C.B.

Les dates à venir

• Balan : dimanche 21 mars de 9h à 14h
• La Boisse : samedi 24 avril et samedi 26 juin de 9h à 13h
• Ambérieu-en-Bugey : dimanche 23 mai de 9h à 13h et samedi 10 juillet de 17h à 23h
Pérouges : samedi 15 mai de 9h à 17h30 • marchés d’été (dates à fixer en juillet et octobre)
Dagneux : les samedis à la halle Didier (présence d’exposants extérieurs)

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