Meurtre non élucidé : Seize ans après, Kathleen veut savoir qui a tué sa grand-mère

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Des affiches ont été distribuées à Chassieu, d'autres le seront prochainement à Niévroz

Octobre 2004 : Christiane Commeau disparaît de son domicile à Chassieu. Février 2005 : son corps est retrouvé à Niévroz. Depuis tout ce temps, sa famille cherche à comprendre ce qui a pu se passer. Aujourd’hui, c’est sa petite-fille, Kathleen, qui se mobilise pour que l’enquête soit relancée. Elle relance un appel à témoins dans l’espoir de faire rouvrir l’enquête.

18 février 2005 : un corps sans vie, en état de décomposition avancée, est trouvé dans les bois de Niévroz. Un agent venu faire de l’élagage a vu une médaille briller au sol. Lorsqu’il s’est penché pour la ramasser, il s’est rendu compte qu’elle était en fait sur un cadavre. Celui de Christiane Commeau, disparue depuis le 22 octobre 2004. Cette femme, âgée de 55 ans, travaillait au club bouliste de Chassieu, dans le Rhône. Toujours présente à l’appel et très ponctuelle, le président du club s’est inquiété immédiatement lorsqu’il a constaté son absence à 14 heures ce vendredi-là. Il s’est alors rendu à son domicile, elle n’a pas répondu à la sonnerie. Il se renseigne auprès du gardien de l’immeuble, des voisins, personne n’a rien constaté d’anormal. Simplement, cette défection n’a rien d’habituel. Alors le président du club alerte la police municipale. Puis la gendarmerie. Dans l’après-midi, sa famille est informée. Plusieurs éléments troublants laissent à penser que quelque chose de grave s’est passé. Les surgelés, achetés le matin même, retrouvés fondus, sans même avoir été rangés. Le sac à main et son téléphone restés dans son appartement. Son garage qui n’était pas fermé, alors que cette femme, “très maniaque” et routinière selon ses proches, ne laissait jamais un verrou ouvert. Elle en avait même fait ajouter un de plus. Très vite et durant des jours et des semaines, des affiches sont distribuées pour rechercher d’éventuels témoins, des battues sont organisées aux alentours, jusqu’à Villette d’Anthon… sans succès.


Christiane Commeau a été abattue de deux balles


C’est de l’autre côté du Rhône que la macabre découverte est finalement réalisée, presque quatre mois plus tard. Avec une certitude : cette habitante de Chassieu est la victime d’un meurtre, comme en atteste la présence de deux balles de 22 long rifle, au niveau de la tête et du cou. Des traces laissent penser que la femme a lutté ou a été torturée. Une enquête est ouverte pour séquestration et meurtre. Les auditions se succèdent, nombreuses, dans l’entourage amical et familial de Christiane Commeau. Des dizaines d’armes de calibre 22 long rifle sont également saisies. Christine Commeau est appréciée de ceux qui la côtoient. Avant le club de boules, elle a travaillé dans le social et n’hésitait pas à aider les personnes dans le besoin. Si les relations ont pu être tendues avec sa famille, elle rendait visite à ses petits enfants très souvent. L’enquête confiée à la gendarmerie piétine. Elle est rouverte par la police judiciaire en 2009, relevant des incohérences. Un non-lieu est finalement prononcé en 2015.

Avec son père Samuel, Kathleen remue ciel et terre pour que d’éventuels témoins ressurgissent du passé


Mais sa famille ne veut pas en rester là. Sa petite-fille, Kathleen, accompagnée de son papa, Samuel, veulent connaître la vérité. Kathleen avait six ans lorsque sa grand-mère a disparu. Dès ce moment-là, la fillette, sous le choc, n’a plus pu être séparée de ses parents. Elle les suit de partout, jusque dans les bureaux des enquêteurs. En grandissant, son quotidien n’est pas tout à fait comme celui de ses camarades. “Je n’ai pas eu une enfance, ni une adolescence normale. J’ai compris énormément de choses dès le début. Aujourd’hui, je n’arrive toujours pas à faire confiance. Lorsque je croise quelqu’un dans la rue, je me dis : ça peut être lui…”


“On attend que quelqu’un qui a vu ou entendu quelque chose puisse se libérer”


Dès son plus jeune âge, Kathleen a fait une promesse à sa grand-mère disparue : retrouver l’auteur de ce crime. La jeune femme de 22 ans compte bien la tenir, d’autant qu’elle a vu ses parents se battre pour cela. Alors, soutenue par son papa, elle active tous les réseaux possibles pour obtenir le moindre indice. Une page Facebook a été créée en 2017. Ces derniers mois, de nouvelles avancées “médiatiques” se sont fait jour. Avec des contacts pour des émissions consacrées aux faits divers. L’une, présentée par Jean-Marc Morandini, a été diffusée sur NRJ 12 le 9 octobre. En janvier, un autre reportage suivra. Le quotidien régional vient de consacrer également une page à cette affaire. Après avoir diffusé des affiches à Chassieu, d’autres le seront sur la Côtière, notamment à Niévroz dans les jours qui viennent. “On attend que quelqu’un qui a vu ou entendu quelque chose puisse se libérer, quelqu’un qui peut être à l’époque pouvait se sentir menacé. Nous avons l’espoir de nouveaux indices.

Une adresse mail pour d’éventuels témoins

Des hypothèses, la famille en a : un prétendant éconduit, Christine Commeau était une belle femme courtisée, ce qui avait déjà pu poser souci, notamment des attitudes déplacées. La piste d’un tueur déjà condamné pour des faits similaires peu après la disparition de Christine Commeau, qui aurait été présent sur la région lyonnaise à l’époque des faits. La quinquagénaire s’était également confiée un peu avant les faits sur le sentiment qu’elle était suivie. Ce qui l’avait même conduite à se cacher derrière un buisson. Pour Kathleen Letendre, il s’agit de tout réétudier, pour ne négliger aucun détail. Contact a été pris avec des avocats sur Lyon et Paris. Toutes les personnes détenant des éléments sont invitées à prendre contact par mail : christiane.commeau-letendre@ hotmail.com

C.B.

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