Centre-villes, entreprise, environnement : l’État joue les Pères Noël

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Cette fin d’année a été marquée par le déblocage de nombreux fonds par l’État pour aider les collectivités locales, mais aussi les entreprises à relancer l’activité du pays… Zoom sur les actions programmées dans le département de l’Ain et sur notre territoire, plus précisément.

C’est à coups de milliards d’euros, que l’État cherche à rebooster l’économie du pays face à la crise actuelle. Dès lors, ce mois de décembre a été marqué par l’annonce de nombreux de coups de pouce envers tous les secteurs.
Il y a d’abord les secteurs “sinistrés” par les conséquences de la crise sanitaire, à savoir l’aéronautique et l’automobile, qui ont connu un véritable coup d’arrêt. Pour inciter les entreprises à investir dans des véhicules d’avenir, des fonds de soutien ont été créés et des appels à projet lancés, pour un montant de subventions à allouer de 200 millions d’euros sur 2020 au niveau national et une enveloppe globale de 600 millions d’euros sur trois ans. Dans la première vague de projets retenus, figurent 48 projets en Auvergne Rhône-Alpes pour un soutien global de 38 millions d’euros. L’un de ces projets est porté par l’entreprise EFI Automotive, qui fait partie des plus gros employeurs de main-d’œuvre sur la Côtière. L’État l’aidera à innover dans la création d’un nouveau capteur de moteur électrique intelligent pour les véhicules électriques ou hybrides. Une fois ce capteur développé, il devrait être produit sur une ligne existant actuellement à Beynost, mais qui sera modernisée et digitalisée.


Jacomex : la moitié de l’investissement pris en charge,
le recrutement a déjà débuté


Toujours du côté des acteurs économiques privés, les industriels portants des projets d’investissement innovant créateurs d’emplois sont également largement soutenus, par le fonds d’accélération des investissements industriels. 24 lauréats ont été sélectionnés dans la région, bénéficiant de 14 millions d’euros de soutien pour un investissement global de 44 millions d’euros et la création de 433 emplois directs. La plupart des bénéficiaires sont des PME, à l’image de Jacomex à Dagneux. Cette entreprise est spécialisée de la création de boîtes à gants ultra-étanches permettant notamment de travailler dans des environnements médicaux, nucléaires, pharmaceutiques, industriels, aéronautiques… Fabriqués à partir de plaques ou de tubes en inox bruts, ces produits nécessitent des soudures extrêmement performantes, précises et fiables. La machine actuellement utilisée pour les réaliser date de 2006. L’acquisition d’une machine de soudage laser unique en Europe permettra de créer des soudures mieux dosées, recalées en temps réel si besoin, avec des contraintes techniques bien plus importantes sur des produits de plus grande dimension. L’apport de l’État permettra de financer la moitié de l’acquisition d’un coût total de 883.000 euros. Commandée au premier trimestre 2021, la machine devrait être mise en service en fin d’année ou au tout début 2022 et devrait permettre la création d’une vingtaine d’emplois dans l’entreprise, qui elle en compte actuellement une cinquantaine. Arnaud Guirouvet, président de Jacomex, décrit : “Dans tous les cas, nous aurions commandé cette machine, mais l’apport de l’État nous permettra de faire plus de projets. Sans cela, les embauches auraient été limitées entre 5 et 10. Nous sommes très, très heureux. Cela nous permet d’accélérer nos investissements et notre développement.” Sur un marché en pleine progression, avec des clients pour moitié à l’international, Jacomex possède un savoir faire quasiment unique en Europe, avec un seul concurrent en Allemagne. L’objectif est de doubler son chiffre d’affaires de 7 millions d’euros actuellement dans les prochaines années. Les recrutements ont d’ailleurs déjà commencé. Avis aux monteurs et chaudronniers expérimentés, postes pour lesquels l’entreprise a le plus de mal à trouver du personnel qualifié.


Les communes de Lagnieu, Meximieux,
le Plateau d’Hauteville et Pont-d’Ain boostées sur un mandat


Outre le privé, dans son plan de relance, l’État pousse également les collectivités locales dans leurs initiatives, notamment à travers le projet Petites Villes de Demain. Trois milliards d’euros ont été débloqués pour le mandat à venir. Cette somme bénéficiera à 1.000 communes, dont quatre de notre territoire : Plateau d’Hauteville, Lagnieu, Meximieux et Pont-d’Ain. L’objectif est de permettre à ces “villes-centre” d’avancer dans leurs projets, à la fois à travers le cofinancement de chefs de projet jusqu’à 75 %, de missions d’assistance, mais aussi en fournissant des outils et expertises… Les projets précis ne sont pas encore ficelés, même si les candidats retenus ont présenté une candidature déjà étoffée. Sur le secteur Pont-d’Ain-Poncin, par exemple, porté par la communauté de communes Rives de l’Ain-Pays de Cerdon, l’objectif est d’améliorer la mobilité entre les quartiers, notamment à travers la création d’une passerelle cyclable et piétonne au-dessus de la rivière d’Ain, de lancer des opérations de rénovation de l’habitat dans le cadre de la transition énergétique ou encore de redynamiser le commerce en centre-ville et sur les quais au bord de l’Ain par des aménagements et l’installation d’un marché nocturne. Et même d’approvisionner les écoles avec du maraîchage bio. Le tout dans un esprit de concertation avec les parties prenantes. Un dossier bien avancé, mais toutefois encore à affiner, dont on comprend que l’échelle du mandat complet est nécessaire.
Sur le Plateau d’Hauteville, c’est un ensemble de projets qui doit également aboutir à la revitalisation du centre-ville, à travers le développement des modes doux, de structures pour favoriser le télétravail, d’une pépinière d’entreprises, ou le rachat de fonds de commerces désertés en centre-ville en vue de las revaloriser. “Le fait d’intégrer ce programme va nous permettre d’obtenir de nouvelles ressources, notamment le poste d’un chargé de mission pour établir le diagnostic. Nous n’avons pas les ressources en interne sur la commune pour ce qui requiert une spécialisation technique” explique la mairie. Le dossier a été porté par Haut Bugey Agglomération et présenté à la mi-novembre.
À Meximieux et Lagnieu, c’est la communauté de communes de la Plaine de l’Ain qui a porté le dossier. En pleine mutation, ces communes souhaitent pouvoir se faire accompagner dans leur évolution démographique importante avec l’arrivée de nombreuses infrastructures. Réhabilitation de logements, mobilité, accès aux soins, pérennisation du commerce de centre-ville… font partie des problématiques à solutionner.
Les lauréats aindinois se retrouveront à la mi-janvier autour des techniciens de direction départementale des territoires pour signer une convention d’adhésion. Ils auront ensuite dix-huit mois pour élaborer un projet de revitalisation et un plan d’actions, qui déterminera le montant d’aide qui leur sera alloué.


D’autres appels à projet d’ores et déjà lancés


Mais les financements ne s’arrêtent pas là : 580 batiments publics appartenant à l’État vont également subir une cure de jouvence à travers la rénovation énergétique pour une enveloppe de 850 millions d’euros sur la seule région Auvergne-Rhône-Alpes. Sur notre territoire, la base aérienne d’Ambérieu et le camp militaire de La Valbonne sont concernés.
Enfin, d’autres appels à projet sont d’ores et déjà lancés auprès des collectivités et entreprises pour le recyclage foncier des friches dans le cadre de projets d’aménagements urbains de revitalisation, mais aussi pour la restauration écologique et les aires protégées afin de favoriser la biodiversité. C.B.


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