
Début novembre, une quinzaine de gérants d’auto-écoles ont défilé au volant de leur véhicule dans la cité cheminote, manifestant leur présence par des coups de klaxons ininterrompus. Ils se sont rassemblés rue René Panhard devant le centre d’examen du permis de conduire de la DDT 01 pour afficher leur mécontentement en raison de mesures sanitaires qui mettent en péril leur profession.
La pilule ne passe pas. Lorsque les auto-écoles ont reçu un message de la délégation de la sécurité routière les informant qu’ils ne pouvaient plus faire de leçons de code ni de conduite, la colère a explosé. Alors que les mesures sanitaires autorisent les futurs conducteurs à passer leur permis de conduire, tous estiment que ces décisions n’ont plus aucun sens et font courir un grave danger sur une profession pourtant indispensable.
Francine Morand, présidente du Conseil national des professions de l’automobile de l’Ain (CNPA), tempête : “c’est une situation ubuesque. Personne ne comprend pourquoi les élèves peuvent toujours passer l’examen du permis de conduite mais ne peuvent plus prendre de leçons depuis le 30 octobre”.
Alors que les délais pour passer le permis de conduire ne cessent de croître, les gérants des écoles de conduite sont complètement désabusés par “l’absurdité” de certaines décisions. S’ils saluent le fait que le passage du permis de conduire soit autorisé par l’article 35 du décret n° 2020-1310 prescrivant les mesures générales pour faire face à l’épidémie de la COVID-19, tout le reste est voilé d’un flou qui crée un manque de visibilité pour la poursuite de leur activité.
“Demander aux élèves de se présenter quand même à l’examen sans avoir pu réaliser leurs dernières leçons de conduite augmente le risque d’échec et donc le coût, de la formation…” déplorent-ils. En conséquence, avec davantage d’échecs, les délais d’allongement du permis de conduire vont inévitablement augmenter. “Limiter le rôle des écoles de conduite à présenter leurs élèves à l’examen sans pour autant poursuivre leur formation a, par ailleurs, des conséquences économiques graves sur une profession déjà fortement fragilisée” dénonce le Conseil national des professions de l’automobile de l’Ain. Qui plus est, en autorisant une ouverture partielle des écoles de conduite, alors qu’en réalité elles ne peuvent exercer leur activité et accueillir des élèves, elles ne peuvent prétendre à aucune aide de l’État au même titre que les activités clairement soumises à une fermeture. Les gérants des écoles de conduite réunis à Ambérieu se disent tous disposés à continuer à accueillir leurs élèves dans les meilleures conditions sanitaires possibles, comme c’est le cas depuis des mois maintenant.
Cette manifestation pourrait être suivie d’autres rassemblements, si le Gouvernement ne clarifie pas rapidement les modalités d’exercice de leur activité pendant le confinement, dont personne ne sait s’il prendra réellement fin le 1er décembre.