Jacqueline Sélignan ne briguera pas un cinquième mandat au poste de maire

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Élue pour la première fois en 1983 puis première adjointe sous la mandature de Joannès Millet, Jacqueline Sélignan qui occupe le fauteuil de maire de Saint-Eloi depuis 1995 ne se représentera pas en mars prochain. Elle s’explique. Interview.

Pourquoi souhaitez-vous arrêter la mairie l’an prochain ?
Après 36 ans de vie communale, j’ai décidé de ne pas me représenter. En 2014, je savais que c’était mon dernier mandat. La défense de l’intérêt général a toujours été mon guide. 36 ans au service de la commune, je pense que c’est un bel engagement et qu’il est important de passer le relais à une nouvelle génération qui saura apporter d’autres perspectives. Le problème est qu’avec moi, neuf conseillers sortants arrêtent. Ce renouvellement d’ampleur s’explique par le fait que nous arrivons à la fin d’un cycle : les grands équipements ont été réalisés, les services fonctionnent de façon satisfaisante et le développement de la commune a permis l’arrivée de nouvelles familles dont l’intégration s’est faite en douceur. Une grosse partie de l’équipe en place est présente depuis quatre mandats, c’est donc la fin d’un cycle.

Avez-vous préparé une relève à votre succession ?
Oui. La relève est assurée avec une tête de liste qui se fera connaître en temps voulu. On s’est employé à remonter une équipe. L’important était de partir d’un noyau et de le développer. Par ailleurs, on fait des réunions de transmission car certaines personnes ne connaissent pas la vie municipale. La connaissance des dossiers est capitale et il faut assurer une continuité.

Que retenez-vous de ces 24 années passées à la tête du village ?
Je trouve que c’est une expérience irremplaçable. Je ne veux pas dresser un tableau idyllique de la vie d’élu. Il faut bien sûr de l’endurance et de la détermination car il y a des difficultés à surmonter. En contrepartie, cet engagement donne sens à la vie et contribue à l’épanouissement personnel.

Et du côté des réalisations ?
Au niveau de l’urbanisme, la définition de zonages et d’enveloppes urbaines compactes et cohérentes dans notre PLU a permis de contenir un développement débridé. Quant aux projets marquants, on a commencé par les garages municipaux, il y a eu la nouvelle mairie, l’extension de l’école, la création de la place Terre Gallian, la plateforme de sport, la halle… Les bulletins municipaux garderont les témoignages des projets réalisés.

Selon vous, la fonction de maire a-t-elle beaucoup changé depuis vos débuts en 1995 ?
Oui, c’est un poste qui a beaucoup évolué. Il est nécessaire de bien suivre les dossiers, les choses se sont complexifiées, la société a évolué. Il faut soi-même monté en compétence.

Avez-vous l’impression qu’on demande toujours plus au maire, élu de proximité par excellence ?
C’est vrai qu’autrefois, les gens vous considéraient comme un élu plus ou moins bénévole. Tandis que maintenant, il faut avoir une réactivité de professionnels, les gens veulent avoir des réponses rapides, il faut donc bien être “immergé” dans le job (sourire). J’ai remarqué que les gens réagissent comme si la mairie était une entreprise. Heureusement, ma formation de juriste m’a beaucoup aidé.

Le fait d’arrêter la mairie signifie aussi que vous cesserez la présidence du SCOT-BUCOPA ?
Tout à fait, comme tout mandat électif. Normalement, j’ai prévu la suite. Je ne ferme pas la porte et j’emporte les clefs (sourire)… Préparer le relais, c’est avoir le sens des responsabilités. J’aime beaucoup l’urbanisme et j’ai beaucoup apprécié l’état d’esprit des élus du SCOT. On a pu travailler de façon transversale. Je me suis sentie vraiment à l’aise car on ne met pas d’enjeux politiques là-dedans. Ce qui prime, c’est le projet et l’intérêt des territoires.

Auriez-vous pu continuer à siéger au SCOT tout en continuant à occuper le poste de conseillère municipale ?
Pour moi, ce n’est pas très sain. Quand on arrête, on arrête. La société évolue, il faut d’autres points de vue, c’est logique, c’est la fonction qui veut ça.

Néanmoins, garderez-vous un œil sur les projets futurs du village ?
Si on me demande des conseils ou des renseignements, je les donnerais bien volontiers mais je pense que c’est très important de respecter l’indépendance des personnes en place. Elles feront bien ce qu’elles souhaitent.

Enfin, pensez-vous que Saint-Éloi conservera toujours son caractère rural ?
Je n’ai pas trop peur pour ça… Le village s’est développé de façon harmonieuse et d’un point de vue architectural, il présente un certain cachet. J’espère que nos successeurs continueront à garder l’authenticité du village. T.G.

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