3 millions de travaux pour maintenir la voie ferrée de Verallia, avec l’aide des collectivités

Infrastructures

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La SNCF ne voulant plus supporter seule le coût d’entretien de la ligne ferroviaire qui permet de livrer l’usine de verre de Lagnieu en matières premières, les collectivités ont été invitées à mettre la main à la poche. Ce qu’elles ont fait au regard des enjeux économiques et environnementaux.

Lors de la dernière réunion du conseil communautaire, la communauté de communes de la plaine de l’Ain a signé une convention d’entretien pour la ligne ferroviaire Ambérieu-Lagnieu en s’engageant sur une période de 10 ans. Précédemment, l’établissement SNCF Réseau avait signifié aux pouvoirs publics qu’il ne comptait plus supporter le coût d’entretien de cette ligne sous-exploitée. Elle n’est pas ouverte aux voyageurs et est seulement utilisée par l’entreprise Verallia de Lagnieu qui achemine par ce moyen trois trains de sable et deux lots de carbonate de soude par semaine pour la production de pots en verre.
Depuis l’ouverture de la ligne ferroviaire Ambérieu-Montalieu en 1875, puis la fermeture du service voyageur en 1937, les portions au sud de l’usine de verre de Lagnieu ont été déclassées, en 1954 pour la portion Villebois-Montalieu et en 2002 pour la portion Lagnieu-Villebois. En 2013, la partie entre Lagnieu et Saint-Sorlin a par ailleurs été réaménagée en voie verte. Mais avec le temps cette ligne de fret ferroviaire composée d’une voie unique non-électrifiée, s’est beaucoup dégradée, faute d’entretien lourd. L’année dernière, un petit entretien avait été réalisé pour changer une partie du ballast et des traverses, mais la plupart des traverses datent des années 1927-1930 et une bonne partie du ballast a disparu. Pour la maintenir en fonctionnement, des travaux d’urgence s’imposent sur cette portion de ligne de 7 km, pour un montant global de 3.150.000e.
Considérant que sa fermeture engendrerait 5.000 camions supplémentaires sur les routes par an et risquerait de déstabiliser l’entreprise Verallia qui emploie 310 personnes à Lagnieu, la communauté de communes de la plaine de l’Ain a donc accepté de signer la convention d’entretien qui réparti le coût des 3 millions d’euros de travaux à réaliser sur les prochaines années. L’état s’est engagé à participer à hauteur de 30%, la région AURA de 30%, le département de l’Ain de 10%, la CCPA de 25% et SNCF Réseau de 5%. En retour de cet engagement financier du public envers le privé, Verallia, le seul industriel embranché sur cette ligne, s’est engagé à l’utiliser pour l’approvisionnement de l’usine latiniçoise à raison d’un train toutes les 72 heures sur une durée de 10 ans. En cas de non-respect de ce délai de 72 heures, hors période de travaux ou d’événement dont la responsabilité n’incombe pas à l’usine, Verallia supportera le surcoût éventuel du contrôle du bon fonctionnement des installations.
La ligne ferroviaire Ambérieu-Lagnieu est donc maintenue pour 10 ans au moins, mais elle pourrait être appelée à l’avenir à avoir une fonction supplémentaire. Le schéma de cohérence territoriale Bugey-Côtière-Plaine de l’Ain, sorte de maxi-Plan Local d’Urbanisme, envisage en effet afin d’améliorer l’offre de transport sur le secteur et pour désengorger les axes routiers, de rouvrir cette ligne aux voyageurs avec la mise en œuvre d’un tramway entre Lagnieu et la gare SNCF d’Ambérieu.
L’idée est à creuser, mais à l’heure ou le diesel a mauvaise presse se pose la question de l’alimentation en énergie de ce tramway étant donné que cette ligne n’est pas électrifiée.

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