Fanny Boudon, une jeune Ambarroise de bientôt 19 ans, a décroché le titre mondial de sa catégorie en powerlifting, un sport de force encore méconnu en France mais qu’elle compte bien développé dans l’hexagone avec son association Atlas Power.
A Lahti, en Finlande, le drapeau tricolore a flotté au sommet du podium des championnats du monde de powerlifting de la World Powerlifting Congress : Fanny Boudon venait de décrocher la première place de sa catégorie en soulevant du sol une barre de 67,5kg et en portant 135 kg au développé-couché. Une très belle performance pour l’Ambarroise après seulement quelques années de pratique de ce sport de force, alors qu’elle n’a pourtant jamais été très sportive dans son enfance.
C’est plutôt sur les écrans que Fanny passait le plus clair de son temps, en jouant à des jeux vidéos, un paquet de chips à la main, avec, pour conséquence une prise de poids importante. Puis un événement personnel l’a poussée à changer ses mauvaises habitudes. A 15 ans, elle s’est mise à la musculation afin de perdre du poids, ce sport de force étant très contraignant au niveau de l’alimentation. Elle s’est prise au jeu, non pas pour des questions d’esthétique mais plutôt pour le côté scientifique de la chose : connaître le fonctionnement du corps, les muscles engagés dans tel ou tel autre mouvement, etc. Après deux années de muscu, elle s’est intéressée au powerlifting, autre discipline de force, et a été initiée par Sandrine Platel, la référence française du powerlifting.
Le powerlifting, ou force athlétique en français, consiste à lever une charge la plus lourde possible en une seule répétition. Il existe trois mouvements : le squat (flexion sur les jambes), le développé-couché et le soulevé de terre. Outre la performance de puissance, l’exécution des mouvements est très réglementée. Au squat il faut s’asseoir dans le vide en formant un angle de 90° entre le tibia et la cuisse, au développé couché la barre doit bien toucher la poitrine avant de la relever et les bras doivent être entièrement tendus, et au soulevé de terre, il ne faut pas que la barre s’appuie sur le corps pour ne pas s’aider de son contrepoids.
Au bout de deux ans de pratique du powerlifting, Fanny a souhaité participer à des compétitions. Elle a alors intégré la World Powerlifting Congress, fédération la plus importante à ses yeux puisque le niveau est d’après elle plus élevé que celui de la Fédération Française de Force. En mars de cette année, elle a participé à sa première compétition pour s’habituer au stress qu’engendre ce genre d’événement et pour en connaître le déroulement. En avril, à l’Open de France, le concours national, elle a terminé 1ère au développé-couché en soulevant 62,5kg ainsi qu’au soulevé de terre avec une dernière barre de 125kg, plus de deux fois sont poids de 60kg pour 1,55m ! En Irlande, lors du championnat européen, elle a arraché de terre 130kg et battu son record au développé-couché avec une barre de 65kg, performances lui permettant de finir encore une fois première de sa catégorie. Enfin en novembre dernier en Finlande avec des barres de 135kg au soulevé de terre et de 67,5kg au développé-couché, Fanny a terminé première de sa catégorie, décrochant ainsi le titre de championne du monde des jeunes de -23 ans !
L’ex-geek devenue athlète de haut niveau a à présent plusieurs objectifs. Assistante maternelle à temps partiel, elle est aussi étudiante et prépare une double licence en informatique et mathématiques. Côté sportif, son objectif à court terme est de trouver des sponsors pour continuer son sport au niveau international. Elle a ainsi créé une association, Atlas Power, dans le but de faire la promotion du powerlifting, encore très méconnu en France, et pour initier des jeunes à ce sport qui lui a permis de sortir la tête des écrans et de recouvrer une bonne condition physique.