Le collectif citoyen “Nous voulons des coquelicots” s’est rassemblé pour la dixième fois consécutive à Ambronay. Comme à chaque fois, l’objectif était de sensibiliser la population et de faire signer une pétition afin de réclamer l’arrêt de l’usage des pesticides.
Les pesticides font beaucoup parler d’eux en ce moment. Notamment à cause d’arrêtés municipaux adoptés par certaines mairies interdisant l’épandage de ces derniers à une certaine distance des habitations. En réalité, c’est depuis 2009 qu’une directive européenne impose aux États membres de prendre des mesures pour protéger les habitants de l’épandage de pesticides. Il s’agit là d’une question de santé publique et parmi la population, certains ont décidé de se mobiliser pour faire bouger les choses. C’est notamment le cas du collectif citoyen “Nous voulons des coquelicots”, qui s’est rassemblé pour la dixième fois à Ambronay.
L’occasion de rappeler que les pesticides sont omniprésents dans notre environnement. Pour preuve, plusieurs dizaines de volontaires aindinois ont déjà fait analyser le taux de glyphosate présent dans leurs urines. Tous étaient bien au-dessus du seuil toléré dans l’eau du robinet, qui est de 0,1 ng/ml. Les résultats oscillaient entre 0,18 et 1,8 ng/ml.
Il a été constaté que certaines exploitations agricoles de l’Ain ont acheté jusqu’à 14,48 traitements de pesticides par ha en 2017. Pour les communes du code postal 01500, il aurait été acheté l’équivalent de 0,82 traitement par ha (source : Le Monde, 2019).
“Il est aujourd’hui clair que l’utilisation de pesticides n’est une pratique viable qu’à court terme seulement. Il serait donc grand temps de trouver de réels compromis, comme la lutte biologique, entre autres…” martèlent les membres du collectif. Ils estiment également que la politique agricole commune devrait se montrer volontariste en accompagnant les agriculteurs dans cette direction, notamment en leur accordant certaines subventions lorsque des alternatives durables sont employées, afin de minimiser les pertes.
D’autant plus que l’usage des pesticides semble déjà prouver ses limites en terme de productivité. Une baisse des productions agricoles liée en partie à l’utilisation de produits qui déstabilisent durablement l’équilibre des sols et des écosystèmes. En ajoutant à cela les sécheresses persistantes induites par le changement climatique, l’agriculture se doit aujourd’hui de trouver un nouveau modèle.
Cette idéologie que défend le collectif d’Ambronay, a déjà récolté plus de 570 signatures, et les membres du collectif restent déterminés à poursuivre leurs actions.