La Communauté de communes de la Plaine de l’Ain participe au financement d’une étude concernant la possible création d’un péage entre celui d’Ambérieu-en-Bugey et de Pérouges. Mais lors du vote du dernier conseil communautaire, le maire René Dulot s’est opposé à cette infrastructure. Il nous explique pourquoi.
Le dernier conseil communautaire a été l’occasion de revenir sur la faisabilité d’un nouveau péage entre Ambérieu et Pérouges. La distance de 16 km qui sépare les deux est jugée trop longue par les élus et la RD1084 montre des signes de saturation. La plupart des édiles ont répondu favorablement à ce projet, et une étude d’opportunité a été lancée. Celui-ci pourrait d’ailleurs se trouver à hauteur de la commune de Leyment, ou pourquoi pas, de Chazey. Les résultats d’une enquête de circulation entreprise à partir de la fin de l’année 2017 tendent à démontrer que ce péage serait plutôt opportun pour alléger le trafic sur la RD1084. La fréquentation du réseau routier est ici bien au-dessus de la moyenne. Seulement voilà, René Dulot, lui, n’est pas d’accord, et il l’a fait savoir par un vote négatif lors de la délibération proposée à ce sujet le 26 septembre par la communauté de communes, en vue de participer au financement des études complémentaires. Il explique les raisons de son choix : “j’ai voulu signifier deux choses. Sur l’objet proprement dit, j’ai une inquiétude sur les conséquences d’une telle sortie sur la circulation le long de nos routes des poids lourds cherchant à rejoindre la Plaine de l’Ain. Aujourd’hui, s’ils sortent au péage de Pérouges ils arrivent à destination sans traverser d’agglomération. S’ils sortent à Château-Gaillard, il en va de même grâce aux déviations successives d’Ambérieu, Lagnieu, Proulieu et Saint-Vulbas. Avec une sortie à Leyment, par exemple, comment seront protégés des camions les villages de Leyment, Rignieu, Chazey, Sainte-Julie ? Il est essentiel de le savoir et les GPS sont nos ennemis !. D’autre part, de manière plus générale, ma conviction que le schéma autoroutier dans toutes ses composantes est et doit rester de la stricte compétence de l’Etat. Je ne suis pas certain que les communes et leurs groupements soient les plus qualifiés en la matière. Où va-t-on si les communes riches (ou leurs groupements) négocient des aménagements partout et les pauvres nulle part ? Où sera l’égalité territoriale, le bon emploi de l’argent public et l’optimum en termes d’aménagement du territoire national ? Que les collectivités de terrain fassent remonter leurs desiderata, oui ! mais qu’elles se substituent à l’État, non ! Voilà tout simplement ce que je pense, et ce que j’ai voulu dire”.