La CUMA Lagnieu Posafol a innové en devenant employeur pour le compte de quatre de ses exploitants agricoles qui se partagent le temps de travail du personnel recruté. Une nouveauté pour aussi préparer la transmission d’exploitations, et qui pourra être réitérée pour faire face aux difficultés des exploitants à assumer seul le coût d’un salarié.
On dit que l’union fait la force et la CUMA Lagnieu Posafol a confirmé le proverbe.
Confrontés à un problème de recrutement, quatre exploitants agricoles de cette Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole se sont appuyés sur cette structure pour embaucher un personnel. “Il n’y avait pas suffisamment de travail dans une exploitation, le financement est assez lourd, un exploitant seul ne pouvait pas embaucher une personne à temps complet” expliquait Eric Viollet, exploitant agricole basé à Leyment et membre de la CUMA.
Une section a donc été créée au sein de la CUMA Lagnieu Posafol, un peu dans le genre des groupements d’employeur. C’est la CUMA qui emploie le salarié qui est ensuite mis à disposition des exploitants. Le choix s’est porté sur Quentin Laurent, un jeune homme qui travaillait déjà au sein d’exploitations de la plaine de l’Ain. Il dispose d’un contrat annuel de 1.700 heures pour travailler dans quatre exploitations : trois exploitations céréalières de la plaine de l’Ain et de Leyment et une exploitation laitière à Evosges. Quentin consacre 90% de son temps à deux exploitations et les 10% restants aux deux autres. Son intervention doit être ajustée aux besoins des exploitants. “L’organisation doit être bien cadrée, sinon on peut facilement aller au clash. Il faut bien gérer le calendrier de Laurent pour satisfaire tout le monde. Il le reçoit le vendredi pour la semaine suivante. Ce fonctionnement lui convient”. Et concernant la réglementation et le travail administratif, les exploitants profitent de l’aide de la FDCUMA.
Le salarié s’occupe de toutes sortes de tâches nécessaires à la production agricole, mais il est aussi formé en gestion. “Quentin n’est pas issu du milieu de l’agriculture” expliquait Eric Viollet. “Il a encore beaucoup de choses à apprendre sur une exploitation”. Car si Quentin a été embauché pour répondre à un besoin en main-d’œuvre, c’est aussi l’avenir que préparent les exploitants. “On l’a embauché pour répondre aux besoins en personnel, mais aussi pour préparer une transmission d’activité. Certains exploitants seront en retraite d’ici 5 ans. Quentin devrait reprendre leur exploitation, il est intéressé”.
C’est la première fois dans son histoire que la CUMA Lagnieu Posafol embauche du personnel. Pour le moment, il n’y a pas de nouvelle embauche en vue, mais d’autres exploitants de la CUMA confrontés au même problème pourraient à leur tour profiter de ce système de portage salarial inédit dans la plaine de l’Ain.
