Plaine de l’Ain : et si les déchets non valorisés étaient transformés en gaz ?

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Jean-Louis Guyader, président de la CCPA, et Jacques Méhu, coordonnateur du projet Plainénergie

Projet novateur s’inscrivant au cœur des enjeux de la transition énergétique et de l’économie circulaire, Plainénergie est le fruit d’une collaboration efficace entre la Communauté de Communes de la Plaine de l’Ain (CCPA), des industriels et des laboratoires de recherche. L’idée est de transformer l’énergie en circuit court sur le Parc Industriel de la Plaine de l’Ain (PIPA).

La presse locale était conviée dernièrement au siège de la CCPA à une conférence de presse portant sur Plainénergie, le tout premier projet européen de transformation de déchets résiduels en gaz renouvelable. “Il s’agit de passer de l’enfer au paradis en quelque part” résume Jean-Louis Guyader, président de l’intercommunalité de la plaine de l’Ain. “On a un problème avec les déchets qui nous coûtent chers, qu’on trimballe sur des kilomètres avec des camions… On a aussi des problèmes d’importation de gaz. La question est de savoir comment peut-on gérer cela dans le cadre d’un circuit court permettant de transformer des déchets en gisement ?” lance l’élu communautaire qui, par son métier d’ingénieur à l’INSA Lyon, est régulièrement en voyage à travers le monde. Un récent séjour en Corée du Sud l’a particulièrement marqué : “Les Coréens regardent la pollution avant de voir la météo. Il va falloir que nos métropoles se saisissent de ces questions car sinon, cela va devenir invivable”. Porté par deux de ses vice-présidents, Marc Longatte et André Moingeon, le projet Plainénergie est soutenu par plusieurs partenaires publics et privés comme le Syndicat Mixte du Parc Industriel de la Plaine de l’Ain (SMPIPA), Provademse (plateforme d’innovation technologique d’INSAVALOR), l’opérateur de réseaux de transport de gaz GRTgaz, les laboratoires LISBP et DEEP, les écoles d’ingénieur INSA de Lyon et Toulouse, une jeune start-up toulousaine Enosis et plusieurs groupes industriels dont Séché Environnement.

Un projet en quatre phases

Concrètement, ce projet vise à développer une première installation industrielle expérimentale de traitement et de conversion énergétique d’une large gamme de déchets résiduels collectés au sein de la CCPA et du PIPA, et non valorisés par ailleurs (bois en fin de vie, déchets plastiques, encombrant de déchetterie, résidus agricoles…), pour produire du gaz renouvelable injectable à terme dans le réseau de gaz existant. “Plainénergie combine deux technologies-clés pour la valorisation des déchets : la pyrogazéification couplée, pour la première fois, à un procédé de méthanation biologique, une technologie innovante. La pyrogazeification recouvre différentes technologies, spécifiquement adaptées et particulièrement efficaces pour la conversion des déchets, qui n’ont pu faire l’objet d’un recyclage, en énergie” explique Jacques Méhu, directeur scientifique de la plateforme Provademse qui coordonne ce projet. Celui-ci comprend quatre phases. L’optimisation des procédés et la phase de tests préliminaires sur des équipements pilotes viennent d’être lancés ce début d’année. Après une campagne d’essais approfondis encore à mener, l’objectif recherché est de réaliser une unité industrielle expérimentale sur le PIPA. “J’espère que Plainénergie deviendra un projet emblématique de la Région dans ce secteur” confie le conseiller régional Jean-Louis Guyader. Pour soutenir ce projet, la CCPA a décidé de verser la somme “symbolique” de 50.000 euros, étalée sur trois ans. La participation du SMPIPA se monte à environ 40.000 euros. Dans sa globalité, le coût de Plainénergie devrait se situer “au-dessus du million d’euros” conclut son coordinateur Jacques Méhu.

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