La CGT de Verallia veut un actionnariat “socialement responsable”pour l’entrée en bourse du groupe

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L’actualité est conséquente à Verallia, l’ancienne filiale de production d’emballages en verre de Saint-Gobain qui avait été revendue en 2015 au fonds d’investissement américain Apollo. A Lagnieu, une partie de l’usine est en grève pour répondre à l’appel lancé dans le groupe par la CGT par rapport à la prime d’intéressement. Et le syndicat travaille également sur une proposition d’accord suite à l’annonce du projet d’introduction en bourse de Verallia du 30 avril dernier.

Il y a un mois et demi, la CGT lançait un appel à la grève dans toutes les usines du groupe Verallia de France, dont l’usine de Lagnieu, où, depuis un mois environs, 20% des 305 salariés en CDI tous postes confondus sont en grève. La principale revendication portée par la CGT concerne les négociations du versement de la prime d’intéressement, une prime annuelle non négligeable pour les salariés qui peut s’élever à plus de 5.000e suivant les maximums que peuvent atteindre l’enveloppe économique et l’enveloppe technique qui composent cette prime. Or, les conditions présentées par la direction du groupe pour donner accès à cette prime ne convient pas à la CGT, syndicat majoritaire du groupe verrier, qui refuse de signer cet accord en l’état. Par rapport à 2018, les objectifs ont grimpé de 6,3% et devraient encore grimper de 6,5% en 2020 puis à 8,6% en 2021. Et pour toucher le maximum des deux enveloppes, il faudrait que les objectifs soient dépassés de 10%. Pour cela, il faudrait que les salariés augmentent en qualité de production, que les usines réduisent leurs coûts de production, que le rendement augmente et que le nombre d’accidents du travail diminue. Or à Lagnieu, la qualité est bonne, l’usine est performante et elle cherche depuis plusieurs années à réduire le nombre d’accidents, mais il est difficile pour une industrie lourde comme celle-ci de parvenir au zéro accident. Les objectifs imposés aux salariés pour y avoir droit sont trop élevés, voire inatteignables estime la CGT de Lagnieu.
L’autre point d’actualité concerne l’annonce le 30 avril du groupe Apollo au sujet de son projet de faire entrer en bourse Verallia. Acheté à Saint-Gobain 2,9 milliards d’euros en 2015, Apollo pourrait faire une très belle plus-value puisque Verallia est estimé à 4 voire 5 milliards d’euros aujourd’hui. Plutôt qu’une revente à un groupe concurrent qui pourrait réduire les emplois et fermer des usines, l’entrée en bourse est une solution de moindre mal pour la CGT, mais sous certaines conditions afin de garantir le maintien des emplois, des acquis sociaux, de toutes les usines et de tous les fours. Le syndicat veut un actionnariat socialement responsable avec une prise de capital doublé pour la Banque Publique d’Investissement pour passer à 20%, l’augmentation de part de l’actionnariat des salariés jusqu’à 7,5% d’ici 5 ans et la présence de fonds socialement responsables dans la part du capital à hauteur de 10%. Ce montage apporterait plusieurs garanties pour la CGT ainsi qu’une représentation du personnel plus importante au sein du conseil d’administration, lieu de décisions stratégiques.
La CGT a mandaté la banque Lazard pour trouver des actionnaires. La fédération CGT et le cabinet d’avocats recruté pour ce projet d’entrée en bourse tel qu’il est représenté par le syndicat vont rencontrer la direction d’Apollo à ce sujet le 23 mai. Ce projet d’accord pour l’introduction en bourse de Verallia a été appelé “Jeroboam”, le nom d’une bouteille en verre de grande contenance.

Photo : des représentants de la CGT Verallia Lagnieu

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