Le plan de particulier d’intervention (PPI) de la centrale nucléaire du Bugey est actuellement présenté au public. Celui-ci prévoit la conduite à tenir en cas d’accident majeur. Avec l’extension du périmètre de protection, quasiment tout notre territoire sera désormais concerné.
Rupture de tubes ou perte de l’alimentation en eau des générateurs de vapeur, brèches dans la structure, chute d’avion sur le bâtiment nucléaire, relâchement d’activité anormal ou au contraire forte activité dans l’enceinte de confinement, fusion du cœur… voilà quelques-uns des pires scénarios catastrophe envisagés par les services de l’état pour les centrales nucléaires.
Si la probabilité est minime, les conséquences, en cas d’accident, seraient, elles, maximales, pour la population vivant à proximité. Pour cette raison, un plan particulier d’intervention (PPI) est produit et mis à jour régulièrement par les services de l’État.
Quasiment toutes nos communes dans le périmètre de protection
La principale nouveauté, c’est que jusqu’alors, le PPI concernait la population vivant dans un rayon de 10 km autour de la centrale du Bugey. Cela représentait 34 communes, essentiellement situées dans l’Isère, qui entraient dans le périmètre de sécurité de premier rang. Neuf communes de l’Ain étaient également concernées : Blyes, Charnoz-sur-Ain, Chazey-sur-Ain, Lagnieu, Loyettes, Saint-Jean-de-Niost, Saint-Maurice-de-Gourdans, Saint-Vulbas et Sainte-Julie.
Dans la nouvelle version, actuellement présentée au public, le périmètre de protection a été élargi à 20 km, touchant les départements de l’Ain, de l’Isère et désormais du Rhône.
Quasiment toutes les communes de notre territoire de diffusion sont concernées, d’Ambérieu jusqu’à la vallée de l’Albarine à l’est (St-Rambert-en-Bugey) ou Villette-sur-Ain et Châtillon-la-Palud à l’ouest.
Qu’est-ce que cela signifie ?
D’abord, qu’en cas d’accident frappant l’enceinte confinée, il existe évidemment un risque d’exposition aux rayonnements ionisants, et donc de dommages graves pour les personnes vivant les plus à proximité de la centrale. Le danger pourrait se présenter sous différentes formes : une exposition externe, avec des rejets radioactifs dans l’atmosphère ou sur le sol, ou une exposition interne, c’est-à-dire que les substances radioactives pénètrent dans le corps humain par inhalation, par ingestion d’aliments contaminés, ou par passage cutané à travers une plaie.
Dès lors, pour prévenir ou réduire les effets, selon les situations et les niveaux d’exposition, trois mesures d’urgence sont préconisées : le confinement pour réduire le risque de contamination en cas d’accident à la durée limitée. L’évacuation, qui vient après le confinement en cas de rejets plus importants, et enfin l’ingestion de comprimés d’iode, à prendre en une seule fois, trois heures au plus tard après l’exposition. Elle se fait exclusivement sur ordre du préfet. La population habitant dans les 20 km pourra ainsi bientôt se procurer les comprimés d’iode auprès de son pharmacien, alors qu’auparavant seuls ceux vivant dans le périmètre des 10km y avaient droit. Une campagne de communication et de renouvellement se tiendra après l’approbation du plan.
Selon les cas, pourront s’appliquer également les mesures de décontamination, et la restriction de consommation des aliments, notamment des denrées récoltées dans la zone concernée…
Le plan de protection de la population, des biens et de l’environnement est donc préparé… au cas où… c’est le préfet qui en a la charge. D’une façon générale, ce document permet d’organiser les actions à mener en fonction des objectifs, pour chacun des acteurs concernés : EDF, préfecture, mairies, forces de sécurité et de secours, établissements collectifs (crèches, écoles, maisons de retraite…), habitants…
Un dossier consultable dans votre mairie
En cas de problème grave, c’est de la réactivité de l’exploitant, c’est-à-dire EDF, que tout dépend. Il doit être en mesure de détecter la situation accidentelle. Il met en place son dispositif interne puis alerte le préfet de l’Ain, qui, lui, décide la mise en œuvre d’actions à plus grande échelle et les coordonne. Les communes qui font partie du périmètre du PPI ont pour leur part, l’obligation de créer un plan communal de sauvegarde, qui doit définir des lieux en cas de besoin de mise à l’abri, des points de regroupement en cas d’évacuation, signaler les personnes isolées et avoir les moyens de relayer alertes et information. Quelques-unes d’entre elles en sont déjà équipées, il s’agit notamment d’un dispositif d’alerte téléphonique automatisé ou d’un équipement mobile. L’essentiel étant de communiquer les bonnes informations, au bon moment. Les médias publics télévisuels et radio diffuseront des messages régulièrement, les services de l’état communiqueront également via les réseaux sociaux.
Le dossier complet de ce qui est pour l’heure un projet est consultable dans toutes les mairies concernées jusqu’au jeudi 2 mai et sur le site internet de la préfecture.