Alors que les dossiers concernant les transports sur la Côtière s’empilent, le président du conseil départemental souhaite porter la voix de tout l’Ain pour les dossiers en relation avec la métropole et le Rhône. Il a rencontré le préfet de Région il y a quelques jours pour faire entendre cette voix.
Le 7 mars dernier, Jean Deguerry, président du Conseil départemental était reçu par le préfet de région, Pascal Malhios, dans ses bureaux lyonnais. Une rencontre prévue de longue date pour aborder les sujets bilatéraux entre l’Ain, la métropole de Lyon et le département du Rhône. Le préfet de l’Ain était également du rendez-vous, ainsi que les cabinets respectifs des institutions représentées. À l’ordre du jour notamment, la mobilité, parmi lesquels deux sujets épineux sur la Côtière : le contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise (CFAL) et le déclassement de l’A6/A7. “J’ai demandé à ce que le département soit le chef de file pour tout ce qui concerne la mobilité” explique Jean Deguerry. “Je veux que le Département pèse plus. L’Ain n’a pas à être l’arrière-boutique des grandes métropoles. Nous devons travailler ensemble pour tous ces grands problèmes, au même titre que les autres départements.”
Rappelons que le CFAL est revenu sur le tapis à l’automne dernier au détour d’une réunion sur le nœud ferroviaire lyonnais, qui s’est justement tenue en préfecture de Région. Or, ce jour-là, les élus de l’Ain avaient estimé être sous-représentés par rapport à leurs voisins de l’Isère, de la métropole et du Rhône pour un dossier qui les concerne au premier chef, puisque le tracé prévu traverse la Côtière de part en part. L’Ain veut donc faire jeu égal avec ses voisins. Sur ce dossier précis, Jean Deguerry possède une position qui n’est pas tout à fait celle des élus locaux. “Je serai intransigeant sur les mesures compensatoires pour la population. Même si nous sommes opposés au choix du fuseau, il a été entériné. Il y a eu des recours, la justice les a déboutés. Je ne vais pas me battre contre des moulins à vent. Aujourd’hui, on n’est plus à l’heure de changer, il faut trouver des mesures compensatoires, de tout ordre, nous voulons participer, discuter” tout en rappelant que le projet n’est pas forcément pour tout de suite : “L’Italie n’est pas d’accord. La ministre des transports a rouvert le dossier alors qu’il était bien enterré, si toutefois il doit se faire, il faut absolument tenir compte de nos revendications.” Interrogé sur les compensations, le président Deguerry suggère un “développement de l’offre TER. Je suis ouvert à toutes les discussions, mais pour cela il faut que l’on soit autour de la table.”
Être autour de la table pour discuter aussi, d’égal à égal avec la métropole qui a choisi de déclasser les autoroutes A6/A7 sans concertation avec ses voisins. Pour autant, l’impact sera direct, avec un report du trafic sur l’A46 et les routes secondaires locales. Une avancée a été amorcée “pour marquer, appuyer sur les sujets qui peuvent nous fâcher”, qu’ils concernent la mobilité, l’économie, le réseau routier, le ferroviaire…
L’objectif de Jean Deguerry est à terme de créer “une organisation interdépartementale” à l’image de celle qui existe déjà avec Genève.
Un premier pas avait déjà été effectué au printemps 2018 lorsque David Kimelfeld, président de la métropole, et Jean Deguerry, s’étaient rencontrés au Grand Parc de Miribel. L’ambition est là, la création de ce nouvel organisme envisagé à l’horizon 2020. “On a essayé de mettre le train sur les rails. Je n’oublierai pas les intercommunalités locales, mais il fallait un superviseur.”