Banques, bureaux de Poste et maintenant pharmacies, les services de proximité à la population des zones rurales se désagrègent petit à petit. Dans quelques jours, plus aucune étoile verte ne s’illuminera à St-Jean. La pharmacie est condamnée à fermer…
Jean-François Saint-Pol, pharmacien propriétaire de la pharmacie de Saint-Jean-le-Vieux depuis 13 ans, vient d’annoncer la fermeture de celle-ci au 29 décembre 2018. C’est avec beaucoup de regrets et d’amertume qu’il doit se résoudre à cette décision. Faute de repreneur, compte tenu du contexte économique non favorable aucune solution de reprise n’a été trouvée.
Cette fermeture est le symbole d’une désagrégation des services offerts aux habitants des zones rurales. Banques, bureaux de Poste, et maintenant pharmacies, la réalité des chiffres ne laisse plus de place à la notion de commerce ou service de proximité. Bientôt les mairies ?
Concernant les pharmacies, les pouvoirs publics, depuis une quinzaine d’années, ont pris des décisions qui ont contribué à diminuer leur rentabilité, notamment par un tassement des marges sur les prix réglementés. Si les plus grosses structures se portent bien, en revanche cela a pour conséquence de fragiliser l’économie des plus petites. Un rapport de la cour des comptes émis en septembre 2017, suggère même aux décideurs politiques de supprimer une pharmacie sur deux par “l’étranglement” des marges. Derrière tout cela, il y a évidemment des motifs économiques plus profonds, car il convient de trouver toutes sortes de solutions pour réduire les dépenses de santé.
À St-Jean-le-Vieux, les emplois en CDI de la pharmacie seront néanmoins préservés, puisque la pharmacie de Jujurieux s’est proposée de reprendre Stéphanie Grumod-Basset, préparatrice depuis 1991 et celle d’Ambronay, Marie-Hélène Balme préparatrice depuis 2012.
Le maire Christian Batailly, a rédigé un communiqué dans lequel il déplore la disparition de ce commerce, qui va créer une contrainte pour bon nombre des administrés. Il précise que cette décision est indépendante de la vie de la commune, “de son dynamisme et des habitudes d’achats des habitants”, mais qu’elle tient exclusivement à la politique des pouvoirs publics en matière de réglementation des prix qui caractérisent cette profession (déremboursement, baisse des marges), avec pour triste objectif la suppression d’un point de vente sur deux. “Après avoir supporté la diminution des dotations de l’État, il est regrettable pour une municipalité rurale de se voir abandonner par les pouvoirs publics au profit des grandes métropoles”… déclare avec amertume le premier magistrat.