Au village, tout le monde l’appelle Guite mais cette figure bourtoire de nature plutôt discrète est aussi célèbre localement pour être le sosie de la Reine d’Angleterre !
Originaire de Béligneux et aînée de dix enfants, Marguerite Bernin est installée au village depuis 1955. Personnage attachant, elle n’aime pas trop les honneurs. Et pourtant, son investissement de longue date dans la vie paroissiale honore ce petit bout de femme au grand cœur. L’an dernier, à sa grande surprise, la municipalité l’avait récompensé, pour son engagement et son exemplarité, d’un trophée souvenir. Pour le Journal de la Côtière, Guite a accepté de se dévoiler un peu et de partager quelques souvenirs de L’Avenir du Coteau.
Dans son entourage, rares sont les personnes à l’appeler encore par son prénom. “Quand on me dit Marguerite, je ne sais pas qui c’est” sourit l’intéressée. En 1968, aux côtés de Georges, son défunt mari, mais aussi Juliette et Prosper Mallet, Marie-Louise Gillier, Gilbert Serdon, Alexis Peyrot, Marcel Brun, Georges Giroud, Élisabeth alias “Marisette” et Régis Perret notamment, elle fonde L’Avenir du Coteau, une association diocésaine dont le but premier consiste à récolter des fonds pour l’entretien du mobilier et du chauffage de l’église, des vitraux et de l’orgue. “À cette époque, l’Église se renouvelait et changeait ses statuts. L’église du Bourg possédait une très belle chaire à bois. Malheureusement, elle a disparu comme d’autres objets, probablement revendus à des antiquaires. Voyant cela, L’Avenir du Coteau a été créé” explique Guite. Par la suite, l’association s’occupa de la restauration de la maison paroissiale et permit à de nombreux jeunes du village de monter sur les planches au travers de spectacles et de pièces de théâtre.
Un air de ressemblance frappant avec Élisabeth II
La fête d’été était chaque année un événement au Bourg. “Elle avait lieu sur la place de la mairie. On attendait que les moissons soient terminées pour récupérer des remorques servant de podium. Cette fête était suivie d’un repas qui était préparé dans l’ancien lavoir situé à l’emplacement de la salle des mariages” se souvient Guite qui a toujours gardé en elle une fibre comédienne. “Comme j’aimais bien faire du théâtre et me déguiser, un jour sur le marché de Meximieux, j’ai trouvé un grand chapeau. Je me suis dit : tiens, je vais leur faire le coup de me déguiser en Reine d’Angleterre avec un costume vert. Tout le monde a été surpris” rigole cette ancienne adhérente du club du troisième âge. Un succès tel que Guite accepta d’être de nouveau la doublure d’Élisabeth II lors d’un forum des associations mémorable. “Dès fois encore, on m’appelle la Reine d’Angleterre” sourit Guite dont le visage ressemble, qui plus est, étonnamment à celui de sa Majesté, de cinq ans son aînée. Enfin, Guite est une férue de sport à la télévision. “J’aime bien regarder le foot et la pétanque sur la 21. Quand j’étais jeune, j’allais travailler à vélo de Béligneux à Montluel. La natation, j’ai appris à 50 ans en emmenant mes petits-fils à la piscine. La seule chose que je n’ai jamais essayée, c’est le ski” confie cette habitante du Bourg qui, a assisté pour la première fois à 87 ans, à un match de football au Grand Stade de Lyon. “Le stade est immense. Il faut le vivre une fois pour s’en rendre compte” conclut cette grand-mère de trois petits-enfants et deux arrière-petits-enfants.