Depuis plusieurs mois, les habitants d’un immeuble de la rue Pasteur dénoncent une dégradation de leurs conditions de vie. Infiltrations d’eau par les toits, couleuvres qui se déplacent dans les couloirs, odeurs d’épuration… Ils estiment être laissés pour compte que malgré les signalements effectués auprès de leur bailleur.
P plusieurs locataires du 51 rue Pasteur semblent exaspérés voire épuisés psychologiquement pour certains. Depuis des mois, ils estiment que les conditions de vie dans leur immeuble n’ont cessé de se dégrader, et que rien n’a été fait pour répondre à leurs inquiétudes.
Tout commence vraiment au mois de juillet lors d’une soirée d’orage. Le vent a fait voler des tuiles et autres plaques du toit, créant ainsi une brèche où l’eau s’est engouffrée : “On entendait l’eau couler, je suis vite montée voir”, explique Simone Nanchi, une habitante, “j’ai fait une vidéo, l’eau rentrait abondamment et glissait dans les escaliers, même le luminaire était rempli d’eau, on a peur pour notre sécurité, on craignait un court-circuit. Comment cela se serait terminé alors ?”. Dès le lendemain, le bailleur a donc été contacté. L’agent d’entretien a alors condamné l’accès tout simplement, mais les habitants s’interrogent sur cette façon de faire : “si l’ascenseur était tombé en panne ? si on avait une urgence, comment on aurait fait ?” Un habitant du troisième étage, impacté par les eaux, a été contraint de quitter son logement quelques jours, celui-ci ayant été inondé. Il attend toujours le passage des experts.
Mais cela ne s’arrête pas là, nous explique Tyfanie Hymonnet, qui n’en revient encore pas de son face-à-face avec une couleuvre en sortant de l’ascenseur. C’était le 18 août. “Je partais quand j’ai vu sortir ce reptile du plafonnier. J’ai eu très peur, j’ai quand même pu le prendre en photo. Les pompiers ont été appelés mais il avait disparu”. Quelque temps plus tard c’est la fille de Mme Marchand, qui réside dans l’immeuble, qui a de nouveau croisé le reptile. “Depuis ma maman n’est vraiment pas tranquille quand elle sort de chez elle”. Les habitants décident donc de recontacter leur bailleur pour une sérieuse mise au point. Lors de leur rencontre, ils exposent les faits, “mais notre interlocuteur avait l’air de nous prendre pour des affabulatrices, on n’invente rien, on lui a même montré les photos ! Il y a peu, c’est une pompe de relevage qui est tombée en panne et les eaux d’épuration se sont écoulées dans le garage créant une odeur insupportable pendant plusieurs jours en traînant des boues usées. On ne peut plus accepter cela, il est inadmissible d’avoir le sentiment d’être méprisé à ce point”.
Simone Nanchi nous explique néanmoins que pour les couleuvres, le bailleur a envoyé quelqu’un qui a répandu des graines dans les entrées : “oui, là où les animaux et les enfants peuvent ingérer sans aucune difficulté…C’est grave quand même…La personne a vaguement regardé dans le plafonnier d’où venaient les reptiles, mais juste avec une lampe, sûrement parce qu’il avait peur, mais nous, on fait quoi ? C’est bien pire, on vit avec ! Sachant que les œufs peuvent être nombreux, on risque d’en croiser d’autres…” Interrogé à ce sujet, Nicolas Angel, responsable Dynacité, affirme que les problèmes ont été pris au sérieux : “la toiture est en partie solaire, elle chauffe l’eau, lors de la tempête ce sont des plaques métalliques de 1m de long qui se sont envolées. On a mis des bâches dans l’urgence, mais cela n’a pas tenu, depuis on a mis une membrane en PVC pour que cela protège mieux en attendant d’autres réparations. Mais on attend toujours le retour des experts de l’assurance. C’est indispensable et avec les vacances d’été cela retarde l’étude. Entre-temps je peux vous dire qu’on a fait faire des devis, notre service sinistre suit ce dossier de près et a relancé l’assurance encore tout récemment. On espère pouvoir effectuer les travaux dans les prochains jours et ainsi éviter de nouveaux désagréments aux locataires. Concernant les couleuvres, on a fait mettre des granules qui sont biodégradables. Pour cela on a fait intervenir une société, et cela a été compliqué car il n’en existe pas vraiment de spécialisée en reptiles. Le personnel a fouillé de fond en comble le bâtiment et n’a rien détecté ne serait-ce qu’un nid ou des œufs. Nous allons toutefois faire rajouter une balayette en bas de la porte du hall pour éviter que des reptiles rentrent dans l’immeuble. Enfin, pour les écoulements et les odeurs, la pompe a été réparée. Nous avons résolu le problème dans les jours qui ont suivi le sinistre. On ne peut pas laisser dire qu’on ne fait rien, seulement on n’a pas la main sur tous les dossiers, cela prend du temps, mais on est attentif et on espère vraiment que tout rentrera dans l’ordre très prochainement”.