Voilà déjà plusieurs années que les métiers de la viticulture se féminisent. De jeunes professionnelles y apportent leur savoir-faire et une sensibilité particulière qui permettent de sublimer certains cépages. Maud Blache fait partie de cette génération de viticultrices qui entendent bien concilier fraicheur et tradition, avec respect sans concession de l’environnement
Samedi dernier, les vendanges ont débuté pour Maud Blache, au sein de ses vignes situées sur les Côtes, à Vaux-Fevroux, mais aussi à Leyment et sur les coteaux de Saint-Germain à Ambérieu-en-Bugey.
Maud Blache vendange en réalité depuis 5 ans, mais jusqu’à présent, la confection du vin était destinée à la famille et aux proches amis. Passionnée par la viticulture, Maud Blache a cependant de franchir le pas de la professionnalisation en suivant une formation à Belley où elle a décroché un brevet professionnel. Elle a appris préalablement les ficelles de son métier auprès de véritables spécialistes en effectuant de nombreux stages, notamment en Bourgogne mais aussi auprès de quelques “anciens” du bugey tels que Jean Rapado et actuellement Jean-Christophe Pellerin, qui pratique la biodynamie dans le village voisin de St-Sorlin-en-Bugey.
Elle soigne elle aussi ses vignes sans utiliser d’insecticides, seulement quelques tisanes de plantes sur les conseils de M. Pellerin, et elle s’est engagée dans une démarche qui devrait permettre que ses vins soient très bientôt certifiés bio.
Elle s’intéresse également aux cépages anciens tels que le “Rayon d’or” planté sur Leyment, un raisin d’une jolie couleur orange rosé qui donne un goût très particulier au vin blanc et dont les premières bouteilles porteront le nom évocateur de “Mon petit rayon d’or”.
Sans ajout chimique et avec un taux très réduit de sulfites, on l’aura compris, Maud Blache s’évertue à produire un vin nature, à son image.
Samedi matin, elle a même effectué ses vendanges à l’ancienne avec l’appui de l’attelage d’Alma Redlich (Association “Le p’tit trait”) pour effectuer le transport. Elle travaille en effet en étroite collaboration avec Alma Redlich qui pratique un petit écho pâturage. Ses chevaux sont utilisés également avec la charrue pour griffer le sol entre les vignes, le fumier est récupéré comme engrais, un circuit court qui convient bien à l’état d’esprit de Maud Blache.
Les raisins récoltés ont été pressés une première dans le pressoir en bois d’autrefois, puis dans le pressoir plus moderne.
À Vaux-en-Bugey, Maud et son mari ont aménagé la grange qui appartenait à la famille pour la transformer en cave. À l’étage, un espace sera réservé à l’accueil des visiteurs et à la dégustation. Le caveau ouvrira officiellement ses portes au public en avril 2019.
Photo : Maud Blache à droite avec son mari, en compagnie d’Alma Redlich et d’une de leurs amies.