Le Panier du Gourmet va fermer après plus de 30 ans d’activité à Ambérieu. Aucun repreneur n’a été intéressé pour reprendre cette épicerie fine, ce qui n’étonne pas Jean Cruiziat, le commerçant, qui soulève la question de la concurrence à laquelle doivent faire face les petits commerces.
Après plus de 30 années, l’épicerie fine le Panier du Gourmet va définitivement fermer ses portes. Créée en 1985 rue Bonnet dans un premier temps par René et Monique Bouchot, la boutique des amateurs de bons produits s’était ensuite déplacée rue Bérard en 1989 puis avait été vendue à Jean Cruiziat en 2008. 10 ans plus tard, ce commerçant, précédemment cheminot à Ambérieu et Chambéry en poste à la maintenance, a décidé de faire valoir ses droits à la retraite et baissera définitivement le rideau tout début juillet.
Ce commerce de bouche fermera définitivement en effet, puisque Jean Cruiziat n’a pas trouvé de repreneur pour garder l’épicerie fine, ce que le commerçant trouve dommage, mais ce qui ne l’étonne pas non plus. Il ne part pas fâché mais lâche son activité sans regret aucun compte tenu d’un secteur trop concurrencé à son goût. “Les grandes enseignes de la grande distribution mais aussi du jardinage et du bricolage sont toutes venues sur le marché de l’épicerie fine. J’ai perdu des clients, pourtant je n’ai pas les mêmes produits. Même les petits producteurs de vin se sont mis à aller dans ces grandes enseignes. Là-bas, il n’y a pas de conseil, ils ne connaissent pas leurs produits. Il y en a qui sont même venus chez moi pour prendre des idées de bons produits. Je les ai virés. Internet fait aussi très mal, même dans l’alimentaire” expliquait-il.
L’âge d’or du Panier du Gourmet est derrière lui estime Jean Cruiziat qui fait le vœu d’une loi qui viendrait protéger les petits commerces d’une concurrence débridée. Mais d’autres paramètres ont nui à l’épicerie d’après lui. “On avait une bonne clientèle de gens qui apprécient les bons produits, de gens qui s’y connaissent, mais il y a de moins en moins d’épicuriens. C’est une question d’éducation, peut-être aussi de portefeuilles. On avait des clients retraités qu’on ne voit plus”. Vu le tableau dressé par le commerçant, difficile alors d’intéresser un repreneur… “On aurait aimé en trouver un pour conserver l’épicerie fine, mais c’est trop dur pour quelqu’un qui commence dans le métier”.
Le Panier du gourmet liquide son stock jusqu’au 30 juin, c’est donc le moment de faire de bonnes affaires. Valérie, son épouse qui tenait avec lui la boutique, s’est déjà réorientée professionnellement. Quant à Jean, il va prendre un peu de repos et s’adonner à ses passions comme le bricolage, les voyages et le vélo pendant sa retraite.
