Le 20 et 21 mai 1978, la batterie fanfare l’Alouette organisait le grand festival départemental de la Fédération Sportive et Culturelle de France (F.S.C.F.). Un événement unique et fédérateur pour tout le village qui a vu sa population multipliée par trois l’espace d’une journée !
C’était il y a tout juste quarante ans… Alors âgés de 41 et 14 ans, Alexis Peyrot et Patrice Frey s’en souviennent comme si c’était hier. Ces deux anciens joueurs de clairon faisaient partie de l’Alouette qui, durant plusieurs décennies, résonna au village et au-delà. Continuité de la clique du Cercle Catholique mise sur pied par Louis Thévenet en 1922 puis de la clique des pompiers, l’Alouette prit son envol en 1974 grâce à Georges Bernin, musicien hors pair et lieutenant des pompiers. Formée de cuivres et de percussions (clairons, trompettes de cavalerie, tubas, tambours, cymbales…) mais aussi d’instruments comme les cors de chasse et les contrebasses destinés aux harmonies, cette association menée successivement par Georges Bernin, Joseph Frey, Gilbert Serdon et Gilbert Foray, compta jusqu’à 45 musiciens à ses plus belles heures dont trois fratries du village : les Frey, Peyrot et Distefano. “À cette époque, on n’avait pas de formation musicale, on jouait les morceaux tout à l’oreille” se souvient Alexis Peyrot. Pour les plus jeunes, des cours de solfège étaient assurés par Dominique Bernin, Gilbert Foray et Yves Peyrot dans la salle paroissiale. “On était dix à quinze gamins de la même génération. C’était notre seule distraction et on était fier de représenter notre village” se rappelle Patrice Frey. Sollicitée, l’Alouette participe à de nombreux défilés, donne des concerts dans l’église, joue pour les cérémonies officielles et prend même part, tout un week-end, à l’animation d’un concours de joutes à Frontignan. Mais son événement resté dans toutes les mémoires est l’organisation en mai 1978 du festival de l’Union départementale de la F.S.C.F. qui réunissait des sociétés de musique, des majorettes, des clubs de gymnastique et des chorales. Ce festival mobilisa toute la population bourtoire qui, telle une ruche laborieuse, confectionna lors de veillées de quartiers l’hiver au coin du feu, des milliers de fleurs en papier servant à décorer le village. “L’adhésion des habitants était totale” se souvient Patrice Frey. “Même les vieilles personnes participaient” ajoute Alexis Peyrot. Se déroulant sur un terrain privé de la Ruette d’en bas devenue la rue de Lyon, les festivités débutèrent le samedi 20 mai 1978 par une retraite aux flambeaux avec l’Alouette et les majorettes Cyclamens de Balan suivie d’une soirée champêtre animée par un orchestre. Le lendemain matin, près de 250 concurrents disputèrent des épreuves sportives de tir, cross et marche pédestre. L’après-midi, 25 sociétés issues des quatre coins de l’Ain, chamarrées de couleurs et d’apparats, défilèrent gaiement dans les rues du village où étaient amassées plus de 1.500 personnes avant que la pluie vienne quelque peu gâcher le spectacle. “Malgré le déluge et la boue, les gens étaient restés. Que de souvenirs mémorables. C’est toute une époque” concluent ces deux anciens musiciens, toujours ravis de parler de l’Alouette.
Sur la photo : Patrice Frey et Alexis Peyrot avec quelques photos et coupures de presse sur l’Alouette, l’ancienne batterie fanfare du village définitivement dissoute en 2009.