Depuis une trentaine d’années, ce Buyatin d’adoption est le porte-drapeau des anciens combattants lors des cérémonies commémoratives organisées sur la commune.
Tourrangeau d’origine, Bernard Bachellier est installé au village depuis 1967, une époque où la commune alors dirigée par Jules Clerc, comptait à peine 248 habitants. “Saint-Jean était un petit village rural. Les vaches passaient encore sur les routes. Les gens étaient froids vis-à-vis des nouveaux arrivants. Comme on n’était pas du coin, on ne connaissait personne. Mais une fois intégré, c’était plus facile et on s’est tout de suite bien senti ici. Et cela fait plus de 51 ans que cela dure” confie Bernard Bachellier sous le regard attendrissant de son épouse France. Appelé sous les drapeaux en 1958, ce couvreur d’ardoise de formation incorpore l’année suivante le 10ème Bataillon de chasseurs à pied de Tours, direction l’Algérie où il y restera 24 mois. “Je savais tout juste où se trouvait l’Algérie sur la carte. On ne cherchait pas à comprendre à cette époque-là” explique l’intéressé, membre de l’antenne de Meximieux de l’Union Nationale des Combattants d’Afrique du Nord (UNC-AFN), présidée depuis de longue date par Yves Campy. Sur le canton, Bernard Bachellier est l’un des rares anciens d’Algérie qui soit titulaire de la prestigieuse médaille militaire au ruban vert et jaune dont la devise est “valeur et discipline”. Appelée aussi “médaille des braves”, elle récompense l’héroïsme en unités combattantes.
Mairie, pompiers, foot… Un habitant longtemps investi dans la vie locale
Jusqu’à l’an passé, il était le porte-drapeau officiel de la 1.136ème Section des médaillés militaires menée par Christian Lagoutte. Au décès de Claude Landry, ancien porte-drapeau des anciens combattants sur la commune, celui qui était déjà porte-drapeau des pompiers du village accepta cette mission symbolique. “Il n’y a rien d’officiel, ma démarche est purement bénévole et dans le respect des anciens” précise ce visage familier qui fut engagé de longues années dans la vie municipale et associative buyatine. De 1977 à 1989, il effectua ainsi deux mandats municipaux sous la conduite de Marcel Branche puis Louis Mangon. Durant une quinzaine d’années, il fit également partie des pompiers du village sous l’autorité du chef de corps René Catin. En 1977, avec un petit groupe de bénévoles passionnés de ballon rond, Gilbert Charvet, Lionel Boussereau, Jean-Pierre Faucoeur sans oublier le regretté Bruno Catin, décédé prématurément en 1978 à l’age de 21 ans, il participe à la création de l’AS Saint-Jean-de-Niost. “C’est nous qui avions installé les tout premiers poteaux du terrain de foot” se souvient Bernard Bachellier qui a beaucoup contribué aux infrastructures sportives de la commune.
Heureux grand-père de deux petites-filles et trois arrières petits garçons, il profite aujourd’hui pleinement des joies de la retraite : jardinage, bricolage et dépannage. Avec sa femme, il est ravi de prendre part aux activités de l’association Le Traquinet. Enfin, depuis le début des années 2000, à la plus grande joie des enfants du village mais aussi des adultes, cet habitant de la route de Pérouges a plaisir d’illuminer sa maison avant les fêtes de fin d’année. “Les gamins sont contents. Le portail est ouvert et les gens rentrent parfois, c’est sympathique” conclut ce fin bricoleur qui confectionne lui-même ses biches, bottes et autres étoiles lumineuses.
Sur la photo : Bernard Bachellier lors de la dernière cérémonie commémorative du 8 mai 1945.