Le projet d’implantation d’une activité aéronautique de déconstruction d’aéronefs civils sur la base aérienne se poursuit. Une première rencontre a eu lieu avec Airbus, une autre est prévue avec Dassault.
La base aérienne d’Ambérieu poursuit ses prospections dans le cadre d’un projet d’accueil sur ce site militaire, d’entreprises privées spécialisées dans la déconstruction de matériels aéronautiques civils. Un projet mené depuis quelques années déjà à Ambérieu qui permettrait à la base de réduire ses coûts d’entretien, notamment ceux d’une piste sous-utilisée, et aussi d’assurer son avenir en accueillant une nouvelle activité sur son site. Rappelons en effet que la base d’Ambérieu avait été ébranlée par la loi de programmation militaire 2014-2019 qui avait conduit à des réductions d’effectifs et une restructuration de l’activité.
Jeudi dernier, le directeur du secteur maintenance d’Airbus Helicopters de Marignane s’est rendu sur le site du Détachement air 278 pour rencontrer les responsables du site, en compagnie notamment du député Damien Abad. Contacté par téléphone le lendemain de cette rencontre, le parlementaire de l’Ain expliquait qu’Airbus Helicopters avait un intérêt à développer une activité de démantèlement d’hélicoptères, activité que le constructeur ne pratique pas mais qui pourrait être effectuée par un opérateur privé à Ambérieu. La position géographique de la ville, à la croisée de plusieurs axes importants, le savoir-faire déjà sur place à la base et la présence d’une piste d’atterrissage et de hangars disponibles sont également des atouts d’après Damien Abad.
Certes mais quelques difficultés se posent. D’abord avec les contraintes réglementaires à adopter avec les certifications à décrocher pour le démantèlement des pièces de haute technologie d’Airbus. Puis avec les contraintes du marché et la concurrence déjà existante dans ce secteur, comme celle des “brokers” terme anglais qui désignent en quelque sorte les “casseurs” spécialisés dans les avions et les hélicos, à qui Airbus fournit déjà des hélicoptères. Reste à savoir également si le volume du marché du démantèlement d’hélicoptères est suffisamment porteur pour installer une activité du genre à Ambérieu, mais de façon pérenne. “Il y a de la capacité en hélicos, mais c’est vrai qu’elle est moindre que celle des avions” reconnaissait le député Abad.
Pour concrétiser ce projet industriel sur la base aérienne, et de manière durable, un marché plus conséquent que celui du démantèlement d’hélicoptères doit être trouvé. Le député de l’Ain et la base vont donc explorer d’autres pistes dans le but de dénicher un marché suffisamment porteur. La piste des hélicoptères va être poursuivie, mais avant cet été, en mai ou juin, une seconde rencontre est prévue avec un autre industriel de l’aéronautique, avec Dassault Aviation cette fois.
Il sera également question de sonder ce constructeur pour savoir si l’installation d’une activité de démantèlement d’avions de type Falcon à Ambérieu pourrait l’intéresser.