Sur les ruines de Champremont

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Grâce à l’aide fortuite d’un habitant de Turus, on a pu se rendre sur les tout derniers vestiges de Champremont, ancien fief de la paroisse de Samans qui possédait une maison forte.

Pour apercevoir les toutes dernières traces de Champremont, mieux vaut connaître bien les lieux. Au détour du chemin menant à Turus, lieu-dit le plus éloigné du village sur sa partie nord, la rencontre inattendue avec Christian Desombre qui réside Turus depuis plus de 45 ans, s’est avérée salvatrice. Intéressé par l’histoire locale, cet ancien élu municipal a gentiment accepté de nous conduire sur les terres de cet ancien fief de la paroisse de Samans dont il ne reste quasiment plus rien. Seules quelques grosses pierres et des briques perdues dans un petit bois situé en plein milieu d’un champ agricole, rappellent l’existance d’une ancienne maison forte. “Il y a encore une trentaine d’années, subsistaient des murs assez hauts, mesurant peut-être cinq mètres, avec de beaux corbeaux de cheminée. Ils ont été démolis par les agriculteurs pour éviter tout risques éventuels” se souvient Christian Desombre.
Que sait-on vraiment de Champremont ? En 1206, cet ancien fief avec maison forte était la possession de Guy de la Palud, chevalier, puis de Guillaume de Montchalion en 1628. Guy de la Palud avait fait don du “tènement” de Champremont aux abbés de Chassagne, ce qui signifie que les moines cultivaient la terre sans payer de redevances. Chaque jour, ces derniers emmenaient à Chassagne les produits de l’exploitation. À la fin du XVème siècle, Champremont était la possession de la famille Granget jusqu’en 1686 environ. Les Granget étaient Seigneurs de Champremont et de Mions. Les derniers descendants de cette famille étaient Capitaines de la ville de Montluel. Des Granget, Champremont passa vers 1686 à Gabriel Vernat, Seigneur de Bellegarde, puis au Maréchal de Courteville. Le fief fut ensuite probablement vendu à Pierre Colabaud, Baron de Chatillon, en même temps que Samans. Lors de la confection du cadastre napoléonien en 1840, le domaine de Champremont existait encore avec son jardin.
Plus tard, ses terres furent divisées en plusieurs propriétés. Faisant partie du domaine du Ballet qui se trouve juste à côté mais sur le territoire voisin de Saint-Eloi, propriété durant un temps de l’Hôpital de Meximieux, ses terres furent ensuite vendues à des propriétaires privés. Appartenant toujours au domaine du Ballet dont le silo est tout proche, les parcelles agricoles sont aujourd’hui utilisées pour la culture du maïs.

Sources : d’après l’ouvrage “Un village comme tant d’autres ! … Le Mien !” de Michel Thimon (1983).

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