Le personnel de la maison de retraite Bon accueil de Lagnieu a suivi le mouvement de grève lancé dans tous les EHPAD de France mardi dernier. Un mouvement pour réclamer davantage de moyens humains afin de réduire la charge de travail et d’améliorer la prise en charge des résidents.
Dans le cadre de la grève nationale menée mardi dernier dans les établissements hospitaliers pour personnes âgées de France, le personnel de Bon accueil, la maison de retraite publique de Lagnieu, a observé un débrayage d’une heure en début d’après-midi. Jacques Bartholot, directeur de Bon accueil, était lui aussi présent pour soutenir ce mouvement national qui portait sur les moyens accordés aux EHPAD. Globalement, ce mouvement visait à inciter les pouvoirs publics à améliorer la prise en charge des résidents en augmentant le nombre de personnels et en maintenant les contrats aidés, pour aussi réduire une charge de travail présentée comme trop lourde et qui nuit donc à la qualité de service. Il était aussi question de la révision de la tarification journalière, jugée trop élevée par rapport aux montants des retraites.
Sur place, Natacha, aide soignante de Bon accueil et représentante du syndicat CGT, et ses collègues de différents services et fonctions, soulignaient principalement un manque de personnels à Bon accueil, aides soignantes, infirmières et agents de service hospitalier. Les effectifs ne sont pas assez nombreux d’après elles dans la maison de retraite de Lagnieu qui compte 81 résidents, avec pour conséquence une charge de travail élevé pour le personnel et une qualité de prise en charge des résidents qui n’est pas à la hauteur de ce que les personnes âgées mériteraient.
“On n’a pas le temps de doucher les résidents tous les jours, le pesage ne se fait pas une fois par mois. Souvent ont ne peut pas les emmener aux toilettes, on utilise alors un bassin. On manque de temps aussi pour faire d’autres activités que des soins” témoignait ainsi un groupe de personnels grévistes sur leur quotidien et celui des résidents. “On fait tout à la chaîne. Quelques jours, on n’a même pas le temps de lever les résidents grabataires. Ils restent au lit toute la journée”. Dans cet EHPAD qui compte majoritairement des GIR 1 et 2 (coefficient qui correspond au niveau de perte d’autonomie des résidents, le GIR 1 représentant le niveau de dépendance le plus élevé), il faudrait au moins quatre personnels supplémentaires le matin et trois l’après-midi à leur sens
D’après la représentante syndicale, cette grève a été bien suivie avec une quarantaine de grévistes sur les 50 salariés que compte Bon accueil. Un mouvement qui a été également bien suivi à Ambérieu avec 90 % de grévistes à la maison de retraite publique Fontelune, comme partout ailleurs en France où s’est exprimé un véritable ras-le-bol chez les divers personnels des maisons de retraite.