Le premier contingent du Service militaire volontaire vient d’arriver au Détachement air 278 d’Ambérieu. Ce dispositif de l’Etat vise à travers une formation militaire puis professionnelle, à réinsérer dans l’emploi des jeunes de 18 à 25 ans dépourvus de diplôme ou de formation.
C’est le lieutenant-Colonel Fromion qui a accueilli le tout premier contingent du service militaire volontaire créé l’année dernière sur le site du détachement air 278, l’ex-base aérienne d’Ambérieu. Pour cette première incorportation, 50 jeunes de 18 à 25 ans viennent de prendre leurs quartiers dans la base ambarroise pour une durée de 7 à 10 mois. Ils viennent pour les trois-quarts de la région Auvergne Rhône-Alpes, dont un tiers du département de l’Ain, et sont en situation de chômage ou de décrochage professionnel.
L’objectif de ce service militaire volontaire (SMV) n’est en effet plus tellement la formation de combattants pour la défense de la nation, comme le faisait l’ancien service militaire, mais l’insertion de jeunes en rupture professionnelle, sans diplôme ni formation, avec le partenariat d’entreprises et de métiers. Dans un premier temps, le SMV s’attache à la formation du savoir-être en entreprise, avec une formation militaire de 5 semaines. Les jeunes volontaires apprendront à marcher au pas, à connaître la hiérarchie, à rendre des comptes, à s’adapter aux nouveaux environnements, etc. Il n’y aura ni formation au combat ni au maniement d’armement. Il s’agit de les former à la discipline militaire similaire en bien des points à la discipline en entreprise, où l’on doit aussi obéir aux supérieurs hiérarchiques, exécuter une tâche dans les temps, adopter un bon comportement, etc.
Entre 7 et 11 mois de formation militaire et professionnelle
Passée cette formation militaire les volontaires suivront ensuite une formation de remise à niveau scolaire de 3,5 mois. Ils seront également formés pour passer leur permis de conduire et effectueront aussi des actions citoyennes pour des associations locales comme les Restos du cœur, le Secours populaire, la Banque alimentaire, les Amis de Saint-Germain et son château.
Puis après le savoir-être, la formation passera au savoir-faire. Le reste de leur SMV sera en effet consacré à la pure formation professionnelle, pendant 2 à 7 mois suivant le métier choisi par le volontaire. Ils suivront une formation au sein d’un organisme formateur puis iront ensuite en entreprises pour se former directement sur le terrain. Leur transport est pris en charge par l’armée et ils sont rémunérés à hauteur de 315e sur l’ensemble du SMV, auquel s’ajoute une aide au retour vers l’emploi pendant leur temps en entreprise qui permet de faire monter la solde à 700e. Un “salaire” plutôt modique mais précisons que ces volontaires sont nourris, logés et blanchis aux frais de l’armée.
Entreprises locales et de la région, branches professionnelles et agences d’interim ont mis au pot pour former cette cinquantaine de jeunes en Service militaire volontaire. Si tout se passe bien pour eux, ils sont quasi assurés de décrocher une embauche à l’issue de cette formation. Pour cette première fournée, des emplois de conducteur de porteur, de préparateur de commandes, d’agent de prévention et de sécurité, d’ouvrier de la filière bois et d’agent de production étaient proposés.
Un second contingent arrivera au mois de mars sur Ambérieu, puis un autre en fin d’année prochaine pour suivre ce service militaire d’un genre nouveau et permettre aux jeunes de remettre le pied à l’étrier de l’emploi en acquérant les codes de l’entreprise et une formation professionnelle dans un secteur en recherche de personnels.
