Le personnel de la maison de retraite Fontelune était en grève mardi dernier. Les employés pointent particulièrement du doigt le manque d’effectifs pour une meilleure qualité de prise en charge des résidents. Ils appellent les pouvoirs publics à revoir leur financement à la hausse.
Le personnel de la maison de retraite Fontelune d’Ambérieu a participé au vaste mouvement de grève nationale organisé mardi dernier, dans tous les établissements hospitaliers pour personnes âgées dépendantes de France. Dans cet EHPAD public d’Ambérieu, c’est le syndicat CGT, unique syndicat de l’établissement, qui a organisé le mouvement. D’après Caroline, animatrice de Fontelune et membre de la CGT, 90 % du personnel en poste ce jour a suivi le mouvement constitué d’un débrayage d’une heure et demie en début d’après-midi, avec rassemblement devant les portes de l’établissement. Des grévistes de l’Ambarroise, maison de retraite privée d’Ambérieu, étaient venus rejoindre leurs collègues du privé qui étaient également soutenus sur place par des familles de résidents.
Dans ce mouvement à Ambérieu, le personnel rejoignait les revendications nationales qui portaient essentiellement sur les moyens humains donnés aux maisons de retraite en grande pénurie de personnels pour s’occuper des plus âgées, les plus fragiles. Pour Isabelle, agent de service hospitalier, “la maison de retraite d’Ambérieu a besoin de personnels, comme partout, surtout d’aides soignantes et d’infirmières”. D’après des employées de Fontelune, il faudrait trois personnels de plus le matin et au moins un supplémentaire l’après-midi, afin de réduire un rythme de travail soutenu, pour une meilleure prise en charge des résidents.
Pour Christian et Alain, deux des trois cuisiniers de la maison de retraite d’Ambérieu, le manque de personnel se fait aussi connaître dans les cuisines pour pallier aux absences et aux arrêts maladies, afin d’assurer le service des trois repas quotidien, 7/7 jours. Christian était d’autant plus inquiet qu’il part en retraite dans une dizaine de jours et qu’il n’a pas encore vu l’ombre d’un remplaçant de profiler en cuisine. Le matériel aussi manque d’après Caroline pour assurer l’aide médicale. Il faudrait plus de fauteuils roulants, de lève-malade et de la vaisselle ergonomique pour les résidents qui peuvent avoir du mal à saisir les objets.
Le personnel de Fontelune espérait alors que les deux principaux financeurs des maisons de retraite, l’Agence régionale de santé pour le personnel médical et le conseil départemental, entendent leurs doléances et revoient à la hausse leur financement. Car pour les grévistes, il est hors de question d’augmenter le coût de résidence déjà conséquent, entre 1.800 et 2.000e par mois à la charge des familles.
Sylvie était particulièrement révoltée face aux peu de moyens donnés aux maisons de retraite pour assurer leur mission. Elle posait d’ailleurs une bonne question : “Où est passé l’argent du lundi de Pentecôte ?”. Car pour rappel, depuis 2004 le lundi de Pentecôte a été transformé en journée de solidarité, afin d’assurer le financement d’actions en faveur de l’autonomie des personnes âgées ou handicapées. Sauf que les 30 milliards cumulés depuis n’ont pas été entièrement consacrés aux seules personnes âgées ou handicapés, mais auraient également servi à boucher le trou de la Sécu. “Et je ne vous parle pas de la vignette auto !” renchérissait Sylvie. Autre dispositif mis en place dans les années 50 pour garantir un revenu minimum aux personnes âgées de plus de 65 ans, mais supprimée pour les particuliers depuis 2000…
Un dispositif chasse l’autre, mais finalement, sans améliorer la prise en charge de nos aînés.